Les cours de vacances : Initiative salutaire, très en vogue mais pas obligatoire (REPORTAGE)

Debout au milieu d’une salle de classe, Paul Egoudjigan (42 ans) professeur de mathématiques dans un collège, fait des exercices avec des élèves inscrits aux cours de vacances.

Enseignant de son Etat depuis une quinzaine d’années, M.Egoudjigan dispense des cours pendant les vacances (cours de vacances), depuis qu’il a entamé sa carrière : « Je suis toujours au milieu des élèves pendant cette période des cours de vacances, afin de les accompagner ».

Généralement l’année-scolaire académique commence au Togo courant septembre et prend fin en juin ou juillet, après les différents examens : les vacances.

Pédagogiquement, la période des vacances (un peu plus de deux mois), permet aux élèves de se détendre. Mais force est de constater qu’après environ un mois de pause, certains élèves reprennent encore le chemin des classes : ils font des cours de vacances, pour une durée généralement de trois semaines à un mois.

Depuis quelques années, cette pratique très en vogue — même dans certaines localités les plus reculées — est ancrée dans l’habitude de certains parents d’élèves.

« Les cours de vacances permettent aux élèves qui passent en classe supérieure d’avoir une idée sur le travail qui les attend. Ces cours permettent aussi de mettre les apprenants dans le bain des études. Ces cours que nous faisons, c’est pour atteindre un objectif commun à nous tous: que le travail soit aisé à la fois à l’apprenant comme à l’enseignant au cours de l’année scolaire à venir », confie un enseignant sous le couvert de l’anonymat.

« Nous occupons les apprenants à ne pas rompre totalement avec les études pendant la durée des vacances. Nous les aidons à éviter le libertinage pendant la période des vacances. Ces quelques semaines de cours, permettent de maintenir le niveau de certains, de relever un tant soit peu celui des autres et surtout de les préparer à mieux s’adapter au programme de la nouvelle année scolaire », renchérit M. Mattey, directeur au complexe scolaire « YEME ».

Pour M. Tellah P’lanam, professeur d’histoire-géographie et d’éducation civique et morale dans ce complexe scolaire, ces cours qui sont donnés aux élèves pendant les vacances leur permettent de prendre connaissance des éléments de base qui seront abordés dans la classe supérieure (pour ceux qui passent en classe supérieure).

« Ces séances permettent aussi de rappeler aux apprenants, les notions mal maîtrisées ou mal assimilées dans la classe antérieure. L’élève qui a participé aux cours de vacances sera beaucoup plus à l’aise à la rentrée scolaire, que celui qui ne l’a pas fait. Il n’est plus inquiet, il n’a plus peur, car il sait brièvement ce dont il s’agira dans sa nouvelle classe où il se trouve », argumente-t-il.

Les cours de vacances pour combler les lacunes

Du côté des élèves les avis sont presque unanimes sur le sujet. Mlle Dick Carole qui passe en classe de troisième, a participé pour la première cette année, à ces cours de vacances : « C’est ma première participation à ces cours. Malgré que je sois la troisième de ma classe, j’ai décidé de venir, en raison de ma faible moyenne en français l’année dernière. Pour moi ces cours sont comme une découverte me permettant de faire des recherches personnelles pour combler mes lacunes avant la rentrée prochaine », confie-t-elle.

Mlle Galley (en classe de troisième) quant à elle, a fait recours à ces cours de vacances parce qu’elle a d’énormes difficultés en sciences physiques et en mathématiques.

Même son de cloche du côté Florent Malou, élève en classe de première : « Je ne participe pas régulièrement à ces cours de vacance, mais étant donné que je traîne des insuffisances depuis la classe précédente, j’ai jugé bon de faire ces cours pendant les vacances, car je dois passer le probatoire l’année prochaine. Il urge que je mette tous les moyens de mon côté ».
Pour beaucoup de parents d’élèves, ces cours ont un effet très positif sur le niveau des élèves.

« Les enseignants connaissent beaucoup plus nos enfants sur leurs forces et faiblesses scolaires, alors je ne manque jamais d’inscrire mes enfants à ces cours de vacances », affirme un parent d’élèves.

Pour Mme Eliane Doulanvi, agents de l’Etat, ces cours seront encore plus profitables aux enfants, si certains enseignants y mettent assez de sérieux.
« Dans certaines écoles, ces cours de vacances sont mal organisés. On a simplement l’impression que les organisateurs sont en quête de gain. Ils n’apprennent pas grand-chose aux élèves, qui prennent une bonne partie de leur temps à s’amuser », dénonce-t-elle.

« Certains enseignants désertent les cours, après deux ou trois séances, surtout quand l’effectif n’est pas important. La plupart des enseignants, surtout ceux du privé profitent de ces cours pour ne pas rester à sec pendant les vacances, mais ils doivent prendre les choses au sérieux », enfonce Elom Houndji, conducteur de taxi-moto.

Les frais d’inscriptions à ces cours de vacances varient entre 1.000 à 3.000 F.CFA.

Ces cours sont sanctionnés par des relevés de notes à la suite d’une évaluation, afin de permettre aux parents d’élèves d’avoir une idée du niveau de leurs enfants.

Mais chose très importante : ces cours ne sont pas obligatoires pour les élèves. Ils y vont en tenues bigarrées, car aucun uniforme n’est exigé. FIN

Félix DJOSSOU (Stagiaire)/Rédaction

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