Le meneur du groupe sénégalais « Y’en a marre » arrêté ce dimanche à Kinshasa

Le meneur du groupe sénégalais « Y’en a marre », Fadel Barro, deux autres membres de son mouvement, et plusieurs activistes pour le changement en Afrique, burkinabè et congolais ont été arrêtés dimanche après-midi à Kinshasa alors qu’ils participaient à une réunion d’échange sur « l’engagement citoyen », ont constaté des journalistes de l’AFP.

Trois journalistes français – un photographe de l’AFP, une correspondante de la radio-télévision belge RTBF, et un caméraman de la BBC – qui couvraient la rencontre, ainsi qu’un ressortissant français qui participait à son organisation et un diplomate américain ont également ont été détenus pendant plusieurs heures au siège de l’Agence nationale du renseignement (ANR) dans la capitale de la République démocratique du Congo après avoir été interpellés par les forces de l’ordre sur les lieux de la rencontre.

Ils ont été relâchés dans la soirée, ainsi qu’un autre journaliste congolais travaillant pour la BBC, mais on était sans nouvelle vers 21H00 GMT d’un journaliste congolais de la chaîne Antenne A appréhendé en même temps qu’eux.

Les deux autres membres de « Y’en a marre » arrêtés sont Aliou Sané et le rappeur Fou malade. Le Burkinabè Sidro Ouedraogo du mouvement « Balai citoyen » était lui aussi détenu.

Un des principaux organisateurs du mouvement d’indignés de la ville de Goma (est de la RDC) Lucha (Lutte pour le changement) et un autre du mouvement Filimbi (« coup de sifflet » en swahili) ont également été arrêtés lors de la descente des forces de l’ordre dans le centre culturel « Eloko ya Makasi » du quartier Masina sans fil dans le sud de Kinshasa, selon plusieurs journalistes.

Au total, une trentaine de personnes ont été appréhendées, selon ces témoins.

Selon les organisateurs, la rencontre qui avait commencé la veille avait pour but de « concevoir un outil de sensibilisation [et] de plaidoyer sur l’engagement citoyen susceptible d’atteindre » la jeunesse.

De même source, on estime que « les peuples en Afrique sont décidés [à] se serrer les coudes face aux défis de la misère innommable, d’un processus démocratique laborieux, de l’instabilité permanente […] d’une gouvernance aux antipodes des attentes de la population. »

Les autorités congolaises ont dénoncé auprès de l’AFP le caractère illégal de la rencontre.

« Un Burkinabé qui fait la révolution au Burkina, c’est un révolutionnaire. Un Burkinabé qui vient faire la révolution au Congo, c’est une agression », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

« On ne va pas laisser faire ça. C’est de l’aventurisme, c’est très grave », a ajouté M. Mende. Par ailleurs ministre des Médias, il a assuré que « les journalistes ne sont pas autorisés à couvrir » ce genre d’événements.

Un autre haut responsable gouvernemental a assuré que « le Burkina Faso ça ne marchera jamais ici (…) les services font leur travail ».

SOURCE : AFP