La « police de proximité » : Reconquérir la confiance de la population et restaurer le respect de l’autorité

Parti du constat d’un déficit de confiance entre les forces de sécurité (police et gendarmerie) et les populations togolaises et s’inscrivant dans la dynamique des nouvelles orientations stratégiques du gouvernement et en application du programme de société du Chef de l’Etat, le ministère de la sécurité et de la protection civile essaie de rectifier le tir à travers le concept de « police de proximité ».

En effet, en octobre 2014, un atelier national sur « l’état des lieux des rapports entre les forces de police et les populations » tenu à Atakpamé (initié par le ministère de la sécurité avec l’appui de la Fondation Hans Seidel), a permis de constater le déficit de confiance entre les forces de sécurité et les populations. Alors, à l’issue de cette rencontre, une stratégie nationale et un plan d’actions de mise en œuvre de la police de proximité ont été élaborés.

En outre, un axe stratégique sur le renforcement des capacités des personnels a été défini. C’est dans ce sens que des ateliers régionaux de sensibilisation des commandants d’unités de police et de gendarmerie sur le concept de police de proximité ont eu lieu dans tous les chefs-lieux de région et à Lomé du 17 au 31 août 2015.

Ces rencontres ont permis à ces commandants d’unité qui sont toujours au contact de nos concitoyens, de s’approprier le concept de police de proximité, de percevoir ses effets bénéfiques pour leur travail et commencer son application dans leur ressort de compétence respectif.

Appelé sous d’autres cieux « police citoyenne » ou « police communautaire », ce concept vise à redéfinir les rapports des services de police avec les populations, afin d’aller vers une coproduction de la sécurité.

La police de proximité est un nouveau concept qui, de par ses objectifs et son organisation tend à faire de la police, une institution moderne, outillée et performante, capable de satisfaire la demande sociale en matière de sécurité.

Reconquérir la confiance des populations

Ce concept entend faire de la police, une institution respectueuse des droits humains en bannissant toute forme de violation des droits et libertés de la personne humaine.

« Cette démarche de rapprochement et de collaboration que prône le concept de la police de proximité, appliqué sous d’autres cieux sous le vocable de police citoyenne, a induit des conséquences positives sur les relations entre les populations et les services de sécurité et sur la sécurité produite. Nous sommes convaincus que la mise en œuvre de la police de proximité au Togo permettra de consolider la paix et la sécurité qui y règnent malgré un environnement sécuritaire délétère dans la sous-région », a précisé le ministre de la sécurité le Colonel Yark Damehame.

Selon lui, « il faut intéresser le citoyen à la gestion de la sécurité. Car, c’est ensemble que nous allons faire la sécurité ».

« La police de proximité doit être enseignée dans nos centres d’instruction, dans nos centres de formation pour que les différents chefs d’unités sur le terrain, soient imprégnés de ce concept et l’appliquer dans (…) son esprit pour que nos populations se sentent mieux sécurisées », a précisé le ministre de la sécurité.

Le but ultime est de chercher l’adhésion des citoyens: « Pour y parvenir, nous devons agir sur la formation professionnelle de nos personnels ».

Les leaders d’opinion ainsi que les autorités locales sont également impliqués. Dans les préfectures d’Agou et de l’Avé par exemple, ils ont été initiés aux notions de police de proximité.

Plusieurs mesures visant à optimiser la couverture sécuritaire du pays ont été prises depuis 2015. Trois nouveaux arrondissements de police en plus des six qui existaient déjà à Lomé ont été créés à Adamavo, Logopé et Adidogomé.

Dans chacun de ces nouveaux arrondissements, un commissariat de plein droit est implanté. Les populations peuvent joindre la police ou la gendarmerie en cas de besoins au numéro 115, quel que soit le lieu.

L’opérationnalisation de ce numéro ne met pas un terme aux numéros « Araignée », 117 et 172 précédemment utilisés. Les brigades de gendarmerie des chefs lieu des préfectures sont aussi respectivement joignables aux 117 et 172 depuis le 15 mars dernier.

Les autorités togolaises essaient également de tirer profit de l’expérience allemande en matière de police de proximité.

« Nous sommes en train de créer un partenariat avec la police de la Bavière, car elle a une expérience qui peut être bénéfique pour notre police », a annoncé le ministre de la sécurité. FIN

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