HCRRUN/Phase d’indemnisation: 107 victimes vulnérables « servies à satisfaction »

« 107 victimes vulnérables soit 94, 3% ont été servies à satisfaction » à l’issue de la première phase du processus de réparation et d’indemnisation des victimes vulnérables des violences de 2005 au Togo, s’est réjouie Mme Awa Nana-Daboya (présidente du HCRRUN), à la fin de l’étape de prise en charge des victimes vulnérables de 2005.

Cette étape a démarré depuis le 12 décembre dernier. Sur les 137 victimes vulnérables annoncées pour cette étape, 96 ont été effectivement prises en charge, auxquelles se sont ajoutées 11 victimes dites spéciales.

« En tout, 107 victimes ont été pris en charge psycho-médicalement par le HCRRUN sur un total de 148 », a souligné devant des journalistes la présidente du Haut Commissariat à la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRRUN).

Dix-huit victimes seraient décédées, selon des informations recueillies par le HCRRUN. Quinze victimes n’ont pas été retrouvées malgré les recherches menées par des autorités traditionnelles et administratives ainsi que de la cellule du HCRRUN chargée de la localisation des victimes.

« Par ailleurs, sept victimes contactées n’ont pas, pour des raisons diverses, fait le déplacement de Lomé et une (ne disposant d’aucune des pièces demandées par le HCRRUN mais ayant fait le déplacement) n’a pu être prise charge », a indiqué Mme Awa Nana-Daboya.

« Nous tenons à préciser que les portes du HCRRUN sont toujours ouvertes et que les droits des victimes non encore retrouvées ou décédées restent et demeurent inviolables. Ces victimes rentreront dans leurs droits, lorsqu’elles se manifesteront ou feront les procédures nécessaires (pour ce qui concernent les ayant droits) », a-t-elle ajouté.

Les 107 victimes vulnérables ont bénéficié des soins médico-psychologiques et des enveloppes financières. Des huissiers et médecins ont été commis pour assurer un service de qualité aux bénéficiaires.

La prise en charge psycho-médicale a été menée durant six semaines d’activités par une équipe très dynamique de l’Ong internationale Aimes-Afrique.

« Globalement nous avons déployé huit spécialités pour permettre à toutes ces victimes de rencontrer un médecin spécialiste », a souligné Docteur Michel Kodom (président-fondateur de l’Ong Aimes-Afrique).

« Le service informatique du HCRRUN a mis à notre disposition, la base de données de toutes les victimes recensées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), ce qui nous a permis d’avoir une idée des pathologies dont souffraient ces victimes vulnérables. C’est ce travail technique que nous avons fait en amont et qui a facilité nos activités », a-t-il expliqué.

« Ce qui a donné un taux de satisfaction de plus de 96% de ces victimes interrogées sur la prise en charge psycho-médicale. Nous avons fait un travail très professionnel et je peux vous rassurer que ces victimes seront suivies dans leurs localités. Nous avons établi des fiches de référence dans les différents centres hospitaliers. Cette phase est très importante, car il ne faudrait pas qu’on ait le sentiment d’avoir tout bien fait, alors que ces victimes doivent être encore suivies », a précisé Dr. Kodom, remerciant au passage l’engagement du HCRRUN qui a accepté, suivre les recommandations de l’Ong Aimes-Afrique, en terme de prise en charge.

Cette première phase va se poursuivre courant de ce mois de mars par l’indemnisation des victimes non-vulnérables des événements de 2005.

Rappelons que le programme de réparations concerne toutes les personnes (quelle que soit leur nationalité) ayant subi un préjudice du fait de violences à caractère politique, de violations graves des droits de l’Homme, durant la période allant de 1958 à 2005.

Ce programme comporte plusieurs phases. Au total 22.415 victimes ont été identifiées par la CVJR sur la période de 1958 à 2005. FIN

Abbée DJAGLO/Rédaction

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