HCRRUN/ Réparation: L’agriculture prend une part aussi importante des indemnisations (REPORTAGE)

L'une des victimes dans son champ.

Le programme de réparation du Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) démarré depuis 2017, vient d’achever la phase 2 des indemnisations.

Au total, 7660 victimes des violences à caractères politiques de 1958 à 2005 ont été indemnisées sur les 22. 415 recensées par la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR). Certaines victimes dites « vulnérables » ont bénéficié et continuent de bénéficier des prises en charges médicales.

Conformément à sa mission principale d’apaiser les cœurs des victimes en véhiculant des messages de pardon et de paix, le HCRRUN s’évertue à mettre en œuvre les recommandations de la CVJR.

Ainsi, à travers les indemnisations « symboliques » qui varient de 420.000 et 2,1 millions de F.CFA, les victimes se sont relancées dans des activités de leur choix.

L’agriculture, moteur du développement de l’économie grâce aux potentialités agronomiques du Togo, bénéficie d’importants financements de l’État et des partenaires au développement.

De Dapaong à Aného, l’agriculture a donc pris une part tout aussi importante des indemnisations de certaines victimes, que ce soit dans l’achat des terres ou de matériels agricoles.

Dans la préfecture des lacs, Edorh Michel (maraicher) et d’autres victimes ont opté pour le renforcement de leurs activités agricoles, grâce aux indemnisations reçues.

« Nous nous sommes efforcés de faire quelque chose avec ce que nous avons reçu. A notre retour du Bénin où nous avons passé pratiquement un an, nous avons tout perdu. Mais l’indemnisation du HCRRUN nous a aidés à relancer notre activité », a-t-il souligné.

« Nos tuyaux et nos machines ont été volés. Mais grâce au HCRRUN, aujourd’hui je cultive de la tomate et des oignons sur plus de 2 hectares. C’est vrai que l’indemnisation du HCRRUN n’a pas suffi à tout faire, mais cela nous a permis de recommencer le jardin, même si nous n’arrivons plus à faire la même superficie que nous faisions avant », a renchéri Komi Hounmadjayi qui a perçu une indemnisation de 650.000 FCFA.

Une victime indemnisée dans son champ.

« Le HCRRUN nous a aidés en tant que cultivateurs, mais aussi en tant qu’être humain, parce que je vois l’avenir autrement aujourd’hui », a confié pour sa part Komla Hunkpati cultivateur à Aného.

« Le HCCRUN a calmé nos esprits »

Une toute autre idée est venue au chef canton de Timchrou dans la Blitta pour rendre son indemnisation beaucoup plus productif : un champ d’anacardiers, l’anacarde étant de plus en plus prisée au Togo et dans la sous région.

« Pour mémoriser mon indemnisation, j’ai fait un champ d’anacarde. L’idée est venue de moi-même. Et au fur et à mesure que j’aurai des productions, je vais tout oublier. Aujourd’hui le HCRRUN a calmé nos esprits », a confié Essesseni Akossombroussou II.

Il faut noter qu’en dehors de l’agriculture, certaines victimes ont opté pour la construction d’habitats ou  des activités génératrices de revenus.

En rappel, le HCRRUN a été créé par décret n°2013-040/PR du 24 mai 2013 et modifié par le décret n°2014-103/PR du 03 avril 2014. Il a pour mission de procéder à la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation élaboré par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).

Le programme de réparation concerne toutes les personnes (quelle que soit leur nationalité) ayant subi un préjudice du fait de violences à caractère politique, de violations graves des droits de l’homme de 1958 à 2005. FIN

Chrystelle MENSAH

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