Frappe contre un centre de migrants en Libye: Le CPS de l’UA condamne une « attaque sauvage » et exige une « enquête indépendante »

Robert Dussey, lors de son intervention.

Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine a condamné vendredi à Niamey (Niger), la frappe arienne mardi dernier contre un centre de migrants et de réfugiés à Tajoura près de Tripoli (Libye) qui a fait au moins 53 morts et exigé une « enquête indépendante ». Cette frappe qui a fait des centaines de blessés, a été attribuée aux forces du maréchal Khalifa Haftar.

Dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa 857ème réunion tenue vendredi dans la capitale nigérienne, le CPS de l’UA a « condamné de la manière la plus ferme possible », les auteurs de cette « attaque sauvage ».

Prof. Robert Dussey (ministre togolais des affaires étrangères) a pris part aux travaux en qualité de Président du CPS pour le mois de juillet. Le Togo a pris la tête du CPS depuis le début de ce mois.

Le CPS a décidé qu’une « enquête indépendante doit être menée d’urgence, avec la participation de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), en vue d’établir les faits de l’attaque et de formuler des recommandations sur les mesures pratiques pour assurer la dignité, le bien-être, la sûreté et la sécurité des migrants ».

Le Conseil a demandé à la Commission de lui soumettre les résultats de l’enquête « au plus tard avant le 30 septembre 2019 pour examen ».

Par ailleurs, le CPS a exhorté le Président de la Commission de l’UA à « renforcer davantage son engagement diplomatique avec toutes les parties concernées, afin d’assurer qu’une action collective soit menée rapidement et efficacement pour mettre fin à la crise en Libye ».

Prof. Dussey (au milieu) lors de la rencontre.

Il a aussi condamné fermement « l’ingérence extérieure, d’où qu’elle provienne, dans les questions de paix et de sécurité en Afrique » et exprimé « sa préoccupation face à l’intervention extérieure croissante dans les affaires intérieures de la Libye, telle qu’elle s’est manifestée par la fourniture continue d’armes à des factions militaires et à des milices en violation de l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies, et des tentatives délibérées pour diviser les parties prenantes libyennes, ce qui compromet les efforts déployés pour régler définitivement la crise en Libye ».

Le Conseil exige des factions belligérantes en Libye, à « cesser immédiatement les hostilités » et « à s’engager à respecter un cessez-le-feu permanent et à se réengager dans un véritable dialogue national, afin de promouvoir une solution politique inclusive à la crise ».

Rappelons que le Conseil de paix et Sécurité de l’Union Africaine a pour rôle notamment de prévenir, de gérer et de régler les conflits sur le continent africain.

En tant qu’organise de l’Union Africaine, il se réunit régulièrement au niveau, des représentants permanents, des ministres, et au niveau des Chefs d’États et de gouvernements sur les situations de conflits en Afrique pour prendre des décisions qui s’imposent à tous les États de l’Union Africaine. FIN

Junior AUREL