Forum du paysan togolais: Fin des travaux à Kara, de mesures fortes dans un Plan d’urgence pour la transformation agricole lancé par le PM

Le PM, lors de son intervention

Ouvert jeudi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé), le 12è Forum national du paysan togolais a officiellement fermé ses portes ce samedi, lors d’une cérémonie présidée par le Premier ministre Selom Komi Klassou, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.

Ce dernier a aussi lancé le Plan d’urgence du gouvernement pour la transformation agricole du Togo, document comportant des mesures fortes.

Placé sous le thème: « Plan d’urgence du gouvernement pour la transformation agricole au Togo », ce forum vise notamment à renforcer la dynamique de développement des pôles de transformation agricole à travers l’organisation, la structuration et le financement des chaines de valeur agricole afin de contribuer  efficacement à l’atteinte des objectifs du Plan National de Développement(PND/2018-2022).

Le chef du gouvernement avait à ses côtés, le ministre en charge de l’agriculture Noël Koutéra Bataka.

Dans son discours, le Premier ministre a félicité les acteurs des chaînes de valeur agricoles et les participants pour leurs riches contributions aux propositions du gouvernement en vue d’une agriculture togolaise plus pourvoyeuse d’emplois et de richesses.

Le Plan d’urgence pour la transformation agricole du Togo lancé par M.Klassou est un document d’opérationnalisation du Plan national du développement

(PND) en son axe 2 consacré au secteur agricole.

Il permettra notamment (i) de renforcer les cultures de contre-saison, (ii) mettre l’accent sur la transformation et la commercialisation des produits agricoles et agroalimentaires (iii) et d’instaurer des labels de qualité, en vue de tripler les rendements et les revenus des petits producteurs d’ici 2025.

Des mesures fortes

Dans le Plan d’urgence, le gouvernement compte — à terme — accompagner l’aménagement de 500.000 hectares de terres cultivables, l’installation de 400 ZAAP à raison d’au moins une par canton, la création de deux agropoles dans chaque région, l’irrigation de 10.000 hectares de terres pour l’installation de 40.000 jeunes et femmes intéressés par les cultures de contre-saison, l’accompagnement de 2.000 jeunes et femmes dans la création et le développement de leur entreprise dans le domaine agricole pour le développement d’une économie rurale, l’habilitation de 50.000 jeunes et femmes professionnels pour la production, la commercialisation locale voire l’exportation de divers produits d’élevage, l’offre de différents produits d’assurance adaptés aux réalités du secteur agricole pour au moins un million d’actifs d’ici à 2022.

Précisons que le secteur agricole a enregistré ces dernières années, de belles performances, en témoignent les agrégats macro-économique dévoilés jeudi à l’ouvert du forum par le ministre en charge du secteur :

– Un bilan alimentaire globalement excédentaire avec un taux de couverture des besoins en produits vivriers qui est passé de 90% en 2008 (année de flambée des prix des denrées alimentaires) à 137% en 2019 ;

– Une croissance soutenue dans les filières de rente. La production du coton par exemple a connu une hausse de 408,35% passant de 27 000 tonnes en 2010 à 137 255 tonnes en 2018, due à la restructuration du secteur avec la création de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) et la mise en place de la fédération nationale des groupements des producteurs de coton

– Une prévalence de la sous-alimentation en net recul : de 32,8% sur la période 1990-92, le taux de prévalence a baissé de 16,6 points pour s’établir à 16,2% sur la période 2016-2018 ; ce qui été salué par la communauté internationale à travers deux distinctions décernées par la FAO au Chef de l’Etat en 2013 et 2015, en reconnaissance aux efforts exceptionnels accomplis par le Togo en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle ;

– Une croissance agricole qui a fait un bon significatif passant de 3,95% en 2010 à 5,63% en 2018 avec un pic de 14,32% en 2014, soit en moyenne 6% par an, conforme à la cible du Programme détaillé de développement agricole en Afrique (PDDAA) fixée par l’UA. De même, le PIBA à prix courant a presque doublé passant de 644,26 milliards de F.CFA en 2010 à 1 357,4 milliards de FCFA en 2019….. FIN

De Kara, Peter MALOUMBA