Forum du paysan togolais à Kara : Le ministre Bataka étale les performances atteintes dans le secteur agricole

Noël Koutéra Bataka

La 12è édition du Forum national du paysan togolais bat son plein depuis jeudi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé), rencontre placée sous le thème: « Plan d’urgence du gouvernement pour la transformation agricole au Togo ».

Ce forum de trois jours, constitue un cadre de réflexion et d’échanges pour le développement et la promotion de l’agriculture togolaise.

Il vise à renforcer la dynamique de développement des pôles de transformation agricole à travers l’organisation, la structuration et le financement des chaines de valeur agricole afin de contribuer  efficacement  à l’atteinte des objectifs du Plan National de Développement (PND/2018-2022).

Dans son discours à l’ouverture de ce grand rendez-vous annuel des paysans togolais, le ministre en charge de l’agriculture est largement revenu sur les chiffres enregistrés par le secteur agricole ces dernières années.

« Le secteur agricole reste et demeure le principal levier de relance de l’économie togolaise, du maintien de la sécurité alimentaire, de la création d’emplois et de la génération de richesses partagées au sein de notre population », a souligné Noël Koutéra Bataka.

Les performances atteintes dans le secteur agricole, a-t-il précisé « ne sont plus à démontrer comme le montre les agrégats macro-économiques ».

Les agrégats macro-économiques

Un bilan alimentaire globalement excédentaire avec un taux de couverture des besoins en produits vivriers qui est passé de 90% en 2008 (année de flambée des prix des denrées alimentaires) à 137% en 2019 ;

Une croissance soutenue dans les filières de rente. La production du coton par exemple a connu une hausse de 408,35% passant de 27 000 tonnes en 2010 à 137 255 tonnes en 2018, due à la restructuration du secteur avec la création de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) et la mise en place de la fédération nationale des groupements des producteurs de coton

Une prévalence de la sous-alimentation en net recul : de 32,8% sur la période 1990-92, le taux de prévalence a baissé de 16,6 points pour s’établir à 16,2% sur la période 2016-2018 ; ce qui été salué par la communauté internationale à travers deux distinctions décernées par la FAO au Chef de l’Etat en 2013 et 2015, en reconnaissance aux efforts exceptionnels accomplis par le Togo en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle ;

Une croissance agricole qui a fait un bon significatif passant de 3,95% en 2010 à 5,63% en 2018 avec un pic de 14,32% en 2014, soit en moyenne 6% par an, conforme à la cible du Programme détaillé de développement agricole en Afrique (PDDAA) fixée par l’UA. De même, le PIBA à prix courant a presque doublé passant de 644,26 milliards de F.CFA en 2010 à 1 357,4 milliards de FCFA en 2019 ;

Une amélioration de la balance commerciale des produits agricoles avec une réduction du déficit de 11% ;

Une incidence de la pauvreté en nette baisse en milieu rural qui a diminué de 9,7 points passant de 73,4% en 2011 à 63,7% en 2017

Un revenu monétaire par an per capita des producteurs agricoles s’est amélioré de près de 120.000 F.CFA passant de 217 149 F.CFA en 2010 (1,19 $/jour) à 336.300 francs CFA soit 1,84 $/jour en 2019 et traduit une progression vers l’atteinte du seuil de pauvreté monétaire estimé à 444.548 F. CFA par an soit environ 2 $/jour.

Le secteur agricole, un des secteurs majeurs d’investissement

« Fort de ces résultats éloquents, le secteur agricole est identifié comme un des secteurs majeurs d’investissement pour impulser durablement la croissance économique dans notre pays et soutenir la création d’emplois dans le Plan national de développement (PND, 2018-2022) », a mentionné le ministre.

Cette nouvelle dynamique, insufflé par le Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, a-t-il poursuivi, « est traduit spécifiquement dans l’axe 2 dudit plan qui promeut le développement des pôles de transformation agricole suivant l’approche des chaînes de valeurs ».

Et pour traduire cette volonté, dans un contexte de changement de paradigme, le gouvernement a initié plusieurs instruments qui jouent déjà un grand rôle dans la transformation du secteur agricole dont le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (MIFA, qui facilite l’installation d’usines de transformation à haute valeur ajoutée, la structuration et la facilitation de l’accès des acteurs des différentes chaînes de valeur agricole aux facteurs de production) et l’Agence de promotion des agropoles (APRODAT, pour attirer les investisseurs sur des espaces agricoles dans une approche de gestion territoriale des chaînes de valeur en tablant sur les avantages comparatifs). FIN 

 

De Kara, Peter MALOUMBA