Foot: Kodjovi Obilalé – Interview exclusive

Kodjovi Obilalé.

Handicapé depuis l’attentat dans l’enclave angolaise de Cabinda le 8 janvier 2010 (veille de la Coupe d’Afrique des Nations/CAN), Kodjovi Obilalé, ancien gardien de football des Éperviers du Togo, se porte aujourd’hui « bien ». Dans une interview accordée à l’Agence Savoir News, ce dernier parle surtout de son projet.

Savoir News : Bonjour Obilalé. Comment vous vous portez ?

Kodjovi Obilalé : Aujourd’hui, je me porte bien. Tout va bien, je suis en pleine forme.

Êtes-vous en vacances à Lomé ?

Je viens souvent à Lomé, des fois pour les soins, des fois pour voir la famille, parce que ma mère n’est pas en pleine forme aussi. Donc je viens souvent la voir et également ma fille, qui est à Lomé.

Quelle activité menez-vous actuellement ?

Actuellement, j’ai arrêté mon travail. J’étais éducateur spécialisé en France. J’ai arrêté pour des raisons de santé. Pour le moment, je cherche à innover d’autres plans professionnels.

Mais pourquoi vous avez arrêté le travail ?

Le rythme était un peu trop élargi pour moi. Donc, je voulais prendre un peu de recul et essayer de régler les problèmes de condition physique et des douleurs neurologiques. Car, c’est un peu compliqué de se lever à 6H ou à 7H, commencer le boulot à 8H30 ou à 9H pour finir à 17H. Ce n’est plus la même santé. Donc du coup, j’ai décidé d’arrêter pour le moment.

Avez-vous d’autres projets ?

J’ai effectivement d’autres projets, mais pas encore concrétisés. J’ai des idées, il s’agit de rester au pays pour créer des emplois. Je vais prendre des conseils à gauche et à droite pour voir ce que je peux faire.

Des idées et surtout le soutien ?

Tout à fait. J’ai envie d’aider la jeunesse. Je ne veux pas créer une école. Juste voir si je peux faire ce que je faisais en France : insertion des jeunes enfants défavorisés, surtout les enfants de la rue, les jeunes en perte de repère. On en a beaucoup dans le pays. Il y a également des jeunes qui sont à l’université, qui ont une bonne base professionnels, qui terminent leurs étudient et ne trouvent rien faire. Ils peuvent venir nous aider, pour la remise à niveau de ces enfants et le soir, on fera du sport. On fera aussi des formations : ceux qui veulent faire la plomberie, la menuiserie, la maçonnerie etc…on va se battre pour leur payer la formation. Si d’autres veulent faire du football et ils sont bons, on fera également la même chose.

Avez-vous déjà parlé du projet à certaines personnalités du pays ?

Pas encore pour le moment. Il faut reconnaître que c’est un peu compliqué dans ce pays. Je ne veux blâmer personne. Actuellement, il y a plein de problèmes à Lomé, surtout les problèmes socio-économiques. Donc, il y a des priorités, mais je pense que l’éducation fait aussi partie des priorités. Quand je vais rencontrer les responsables des instances concernées, nous pouvons faire quelque chose de grandiose. Donc, je croise les doigts de tomber sur de bonnes personnes.

Avez-vous un message à l’endroit des jeunes ?

Mon message à la jeunesse togolaise, c’est de ne pas perdre espoir : toujours compter sur soi et ne pas lâcher. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL