Fin du sommet CEDEAO/CEEAC : La déclaration de Lomé dévoilée, les deux organisations au chevet du G5 Sahel et de la force multinationale mixte du bassin du Lac Tchad

Le sommet conjoint des chefs d’États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) s’est achevé lundi soir, avec la déclaration de Lomé, rendue publique, a constaté l’Agence Savoir News.

Tous les 26 pays des deux organisations sous-régionales ont été représentés à ce sommet. Au total 15 chefs d’État ont fait le déplacement de Lomé pour ce sommet axé sur « la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ».

Dans une déclaration de Lomé, rendue publique, les chefs d’État ont examiné la situation sécuritaire générale en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale et ont noté les risques créés par la montée les défis sécuritaires notamment en ce qui concerne le terrorisme, les trafics d’armes, d’êtres humains et de drogues, le blanchiment d’argent et la cybercriminalité.

Les chefs d’État et de gouvernement ont mis en exergue, les importants acquis de la coopération qui existent déjà entre la CEDEAO et la CEEAC dans le domaine de la sécurité et la sûreté maritime.

Ainsi, afin de mieux faire face ensemble aux défis sécuritaires, les chefs d’État et de gouvernement ont « souligné la nécessité d’une coopération plus renforcée et effective entre les deux communautés ».

Dans cette perspective, ils ont décidé d’avoir une vision partagée des menaces et une approche commune des solutions à y apporter. Ainsi, ils ont adopté la déclaration de Lomé sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans les espaces de la CEDEAO et de la CEEAC.

« Au titre de la promotion de la paix et de la stabilité, les chefs d’État et de gouvernement s’engagent à coopérer pour prévenir les conflits, promouvoir la paix et la stabilité dans les deux régions, à travers notamment la mise en place et le renforcement au niveau national et régional, d’un mécanisme d’alerte précoce et de réponse rapide aux crises impliquant la société civile… », souligne la déclaration.

Au titre de la sécurité, les chefs d’État et de gouvernements des deux organisations sous-régionales « s’engagent à renforcer leur coopération, afin de lutter efficacement contre toutes les formes d’insécurité ».

A cet effet, « ils instruisent le président de la commission de la CEDEAO et le secrétaire général de la CEEAC, à initier dans les meilleurs délais, les négociations entre les États des deux régions, en vue de conclure et de mettre en œuvre, les procédures d’entraide et de coopération judiciaire. En particulier, un accord de coopération en matière de police criminelle entre les États de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale devrait être signé par les ministres désignés avant la fin de l’année 2018 ».

Au titre de la prévention de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, les chefs d’État et de gouvernement « condamnent avec la plus grande fermeté, les attaques perpétrées par les groupes terroristes contre les populations civiles, les forces de défense et de sécurité et les forces régionales et internationales. Ils condamnent également avec force, les actions et le trafic illicite en tout genre, des groupes terroristes et des bandes de mercenaires opérant dans le Sahel, à partir d’un pays voisin de certains États membres de la CEEAC et de la CEDEAO ».

Ils ont également exprimé « leur profonde préoccupation face à la situation d’instabilité qui prévaut en Libye et ses conséquences sur la situation sécuritaire des États membres des la CEDEAO et de la CEEAC et en appelle à la communauté internationale en vue d’une sortie rapide de crise dans ce pays, avec une implication active des États de la région ».

Ils ont salué l’engagement des pays membres de la force multinationale mixte du bassin du Lac Tchad et de la force conjointe du G5 Sahel, dans la lutte contre le terrorisme.

A cet effet, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO/CEEAC ont « lancé un appel à tous les États membres des deux communautés, dans un esprit de solidarité intercommunautaire, d’apporter un appui matériel, financier, technique et en renseignements, aux forces armées des États engagés dans la lutte contre le terrorisme dans le bassin du Lac Tchad et au Sahel ».

« Ainsi, ils demandent au Conseil sécurité des Nations Unies, de placer la force du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la charte des Nations Unies en vue de lui assurer un financement pérenne et multilatéral », précise la déclaration.

Par ailleurs, les chefs d’État ont réaffirmé « leur détermination à prévenir et à lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent à travers notamment, l’implication des leaders religieux et communautaires, des femmes, des acteurs du système éducatif et autres groupes concernés de la société civile, dont l’élaboration et la mise en œuvre des programmes de radicalisation, de déradicalisation, de réinsertion, de réintégration et de réconciliation ».

Le prochain sommet CEDEAO/CEEAC se tiendra en 2020 au Tchad. FIN

 

Junior AUREL