Feuille de route de la CEDEAO : La coalition de l’opposition prend « acte », mais relève « plusieurs insuffisances majeures »

Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.

La coalition de l’opposition a pris « acte » ce jeudi, de la feuille de route dévoilée mardi par les chefs d’État de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo, tout en relevant « plusieurs insuffisances majeures » dans le document.

Les recommandations de la CEDEAO font suite au +blocage+ observé dans le dialogue démarré depuis le 19 février (entre le pouvoir et la coalition de l’opposition), mais qui n’a connu que quatre séances (19 février, 23 février, 23 mars et 27 juin).

Dans une feuille rendue publique mardi à l’issue du 53è sommet de la CEDEAO, les dirigeants ouest-africains ont pris une série de recommandations dont la tenue des élections législatives le 20 décembre.

« La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise prend acte des recommandations de la CEDEAO relatives à la situation sociopolitique du Togo. Elle observe plusieurs insuffisances majeures, notamment l’absence de l’évocation d’un gouvernement de transition chargé de conduire les réformes institutionnelles et électorales et de la question sécuritaire », souligne le communiqué de ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition.

Elle « déplore surtout que les Chefs d’Etat de la CEDEAO n’aient pas jugé opportun d’examiner le cœur du problème togolais, qui est, l’obstination du chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé à se porter candidat pour un quatrième mandat en 2020. Alors que la règle au sein de la CEDEAO, prescrite par le Protocole additionnel pour la bonne gouvernance et l’État de droit, est de deux mandats ».

La Coalition « relève par ailleurs, dans les recommandations de la CEDEAO, la fixation d’une date irréaliste pour les élections législatives, dont le mode de scrutin n’a pas été précisé ».

« Des imprécisions quant au retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle, à l’organisation et au déroulement d’élections transparentes et crédibles dans un pays qui ne connaît que la fraude et la violence électorales, sont à déplorer », souligne le communiqué signé de la coordination de cette coalition Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.

Les leaders de ce regroupement accueillent « avec intérêt la poursuite du dialogue » et comptent « bien aborder en profondeur tous ces problèmes » avec la facilitation lors des rencontres qu’ils souhaitent très prochaines.

Ils « félicitent les populations togolaises pour leur détermination et leur mobilisation en vue de la satisfaction de nos revendications communes » et les exhortent « à demeurer vigilantes, déterminées et mobilisées pour la poursuite de la lutte ».

De son côté, l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir) a accueilli les décisions et les résolutions de la CEDEAO avec « satisfaction, humilité et gratitude ».

Selon Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) dans une interview à l’Agence Savoir News, « les orientations et la direction préconisées ne consacrent pas la victoire d’un camp contre un autre, de certaines positions contre les autres ».

« La vérité est que nous n’aurions jamais dû en arriver là, en contribuant les uns et les autres à mutiler notre propre pays et à tourmenter nos concitoyens avec toutes ces violences gratuites, ces exactions et ces dégâts insensés qui ont causés à la cohésion et à l’économie », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter: « Laissons maintenant ces moments de discorde derrière nous et travaillons ensemble, en sœurs et en frères, pour le progrès économique et social et pour de meilleures conditions de vie pour tous nos concitoyens ».

A en croire le ministre Bawara, « ces résultats du sommet de la CEDEAO sont le fruit du travail rigoureux et patient du chef de l’État togolais, de sa sérénité et pondérance pour faire valoir la retenue et le sens de la responsabilité à tous les acteurs politiques togolais ». FIN

 

Junior AUREL

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