Faure Gnassingbé : « Qu’on le veuille ou non, la Chine et l’Afrique auront des destins liés au 21è siècle »

Le président Faure Gnassingbé.

« Qu’on le veuille ou non, la Chine et l’Afrique auront des destins liés au 21è siècle », a affirmé ce mardi à Pékin, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé lors de la première session de la table ronde de haut niveau des chefs d’État et de gouvernement à l’occasion du septième « Forum sur la coopération sino-africaine » (Focac) ouvert lundi.

La rencontre s’est déroulée en présence du président chinois Xi Jinping et du président sud-africain Cyril Ramaphosa, coprésident du Focac.

Le président togolais est intervenu, après ses pairs de huit autres pays africains (Guinée Équatoriale, Cameroun, Congo, Ouganda, Tchad, Soudan, Djibouti, Rwanda).

Il a d’abord salué la tenue de ce sommet, qui est une « véritable célébration de l’amitié et du progrès », avant d’exprimer sa « profonde gratitude » au président chinois pour « le soin tout particulier qu’il accorde à la coopération sino-africaine ».

Il a aussi félicité et remercié le sud-africain Cyril Ramaphosa, pour les efforts qu’il a déployés pour la réussite de sa mission (au nom des chefs d’État africains).

Le président Faure Gnassingbé a salué la « position constante » de la Chine, « fondée sur le respect mutuel, la sincérité et la recherche de résultats concrets », dans ses relations avec l’Afrique, malgré le « contexte international extrêmement changeant que nous connaissons aujourd’hui ».

« Les liens qui unissent l’Afrique et la Chine, sont pérennes, car ils se nourrissent de l’amitié profonde que nous avons choisie de partager, de cultiver et d’assumer au regard de tous. C’est le propre de l’amitié, de n’avoir d’autres justifications que le choix assumé des amis de cheminer ensemble. Les amis s’enrichissent de leurs différences, ils se soutiennent en toute chose, jamais ils ne cèdent à la tentation de jugement péremptoire ou de critiques hâtives. Les amis agissent l’un envers l’autre avec fidélité et loyauté. Oui, l’Afrique et la Chine sont des amis et des partenaires adeptes d’un multilatéralisme éclairé et constructif », a souligné le président togolais dans son discours de 6 minutes.

« Nous entendons poursuivre cette dynamique dans l’intérêt de nos peuples respectifs pour construire ensemble une communauté de destin sino-africaine encore plus solide, ainsi que le rappelle le thème du sommet qui nous rassemble. Car, qu’on le veuille ou non, la Chine et l’Afrique auront des destins liés au 21è siècle », a-t-il affirmé.

Ce septième Forum sur la coopération sino-africaine (de deux jours), est axé sur le thème : « La Chine et l’Afrique: construire ensemble une communauté de destin encore plus solide par la coopération gagnant-gagnant ».

A l’ouverture de ce Forum lundi, le président Xi Jinping a promis 60 milliards de dollars supplémentaires au développement économique des pays africains.

Déjà lors du sommet Chine-Afrique, tenu en 2015 à Johannesburg, M. Xi avait annoncé une enveloppe de 60 milliards de dollars d’aide et de prêts pour l’Afrique.

Dans les 60 milliards de dollars de financements supplémentaires promis par la Chine au Continent, on note des lignes de crédit de 20 milliards de dollars. Il y a également deux fonds qui seront consacrés à la finance du développement et au financement des importations de biens africains, pour un montant cumulé de 15 milliards de dollars.

Les entreprises chinoises ne sont pas en reste, elles seront encouragées à investir « au moins 10 milliards de dollars » en Afrique au cours des trois prochaines années, a souligné le président chinois.

 

Le leadership de la Chine et l’engagement de M. Xi, doivent être reconnus

 

« S’il est certain que l’Afrique ne se développera pas sans la Chine, s’il est certain que l’Afrique a besoin du savoir-faire de la Chine, il est tout aussi vrai, que la Chine de son côté, a besoin de l’Afrique pour continuer à prospérer. C’est pour cela que nous demeurerons attachés à une approche privilégiant complémentarité, solidarité et dialogue. Le leadership de la Chine et l’engagement du président Xi Jinping, doivent en cela être reconnus parce qu’ils convergent avec l’aspiration de nos États à consolider les bases de notre croissance économique et à nous intégrer harmonieusement dans la diversité mondiale, sur la voie de la prospérité », a précisé Faure Gnassingbé.

« Nous avons foi dans la coopération, lorsqu’elle produit des résultats tangibles et contribue également à favoriser les avancées économiques de nos États et à améliorer la vie de nos populations ».

Depuis 18 ans, a poursuivi Faure Gnassingbé, « les nombreuses réalisations obtenus dans différents secteurs ont fait du « Forum sur la coopération sino-africaine », une importante plateforme pour le dialogue collectif et une véritable bannière de la coopération internationale ».

Pour appuyer ses propos, ce dernier a avancé quelques données : le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a été multiplié par 17 entre 2000 et 2017. Et plusieurs grands projets d’infrastructures exécutés sont également là, pour attester de l’implication de la Chine dans la simulation du développement économique et social sur notre continent.

« Aussi, c’est avec confiance que nous pouvons aborder l’avenir en travaillant à mettre en cohésion, les cadres dont nous disposons pour le même objectif notamment, la toute nouvelle initiative +Ceinture et route+, les objectifs de développement durable des Nations Unies, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et nos stratégies nationales de développement », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, Faure Gnassingbé a plaidé pour un « volume accru des investissements ».

Et au nombre des outils de suivi destinés à assurer une exécution optimale du plan triennal (2019-2022/ Plan d’action du Forum sur la coopération sino-africaine), le président togolais a suggéré la mise en place d’un « mécanisme dédié à l’élaboration du cadre de résultats et des objectifs en lien avec les différents domaines concernés ».

Il a aussi invité les partenaires des pays africains  » à étendre le champ d’expérimentation de l’innovation jusqu’en Afrique, dans un fructueux brassage notamment avec la jeunesse, relève de demain ». FIN

 

De Pékin, Emile Eyonam KOUTON