Environnement : Fin vendredi à Lomé du forum des prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques pour les pays du golfe de Guinée, plusieurs recommandations formulées (REPORTAGE)

Démarré lundi dernier à Adétikopé (environ 15 km au Nord de Lomé), le forum 2018 des prévisions saisonnières pour les pays du Golfe de Guinée (PRESAGG) — organisé à l’intention des représentants des services météorologiques et hydrologiques, des représentants des agences de gestion et de prévention des risques et catastrophes et des représentants des organisations paysannes — s’est achevé vendredi avec plusieurs recommandations formulées.

Organisé par le centre Régional AGRHYMET, le centre Africain pour les applications de la météorologie au Développement (ACMAD), les directions nationales de la Météorologie et de l’hydrologie du Togo en collaboration avec les experts des pays du Golfe de Guinée en charge du suivi et de l’élaboration des informations agro-hydro-climatiques, ce forum a pour objectif de renforcer les capacités des cadres des services nationaux des pays du Golfe de Guinée à mieux caractériser et prévoir les risques et les avantages agro-hydro-climatiques liés à la grande saison des pluies de la zone bimodale de leur territoire et à partager les résultats des prévisions élaborées avec les décideurs et autres acteurs de développement.

Ce forum intitulé « Caractéristiques agro-hydro-météorologiques pour la prévention et la gestion des risques et catastrophes », a regroupé des cadres des services météorologiques et hydrologiques du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Nigérian, du Ghana et du Togo.

A l’issue des travaux, les participants ont reformulé des recommandations pour la réduction des principaux risques : Face au risque de sécheresse, il est recommandé de prévoir des mécanismes pour résorber les déficits de production envisageables dans les zones exposées aux séquences sèches et à l’arrêt précoce de la saison des pluies à travers la promotion du maraichage, de l’agroforesterie et d’activités génératrices de revenus, privilégier les espèces et variétés résistantes au déficit hydrique.

Face au risque de l’inondation et de maladies, il est recommandé d’éviter l’occupation anarchique des zones inondables (aussi bien pour les habitations que pour les cultures), d’entretenir une collaboration forte entre les services hydrologiques et météorologiques pour la mise en place de systèmes intégrés de suivi et d’alerte précoce du risque d’inondation, prévenir des épizooties à germes préférant de bonnes conditions humides, suivre la qualité de l’eau et assainir les villes et villages, à travers des opérations de drainage des eaux et de curage des caniveaux.

Ils ont aussi recommandé aux agriculteurs, éleveurs, autorités et aux Ong, d’investir davantage dans les semences des variétés améliorées et dans le développement de techniques d’augmentation de rendements, aussi bien pour les cultures vivrières que pour les cultures de rente, d’appuyer et favoriser la communication de l’information climatique, notamment les prévisions saisonnières et climatiques, aux producteurs agricoles et aux autres utilisateurs et de mettre en place ou de renforcer les dispositifs d’encadrement des producteurs, de veille et de réponse aux risques liés au climat.

Pour Dr. Issaou Latifou (directeur général de la météorologie nationale de Lomé), dans le contexte actuel de la variabilité et des changements climatiques, les pays de l’Afrique de l’Ouest font face à des risques majeurs.

Ainsi la bande côtière ouest-africaine des pays ayant en partage le Golfe de Guinée est très vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations, les ventes forts et les vagues de chaleur.

« Pour réduire les effets de ces phénomènes, il faut des stratégies d’adaptation. La prévision saisonnière constitue l’une des stratégies d’adaptation à la variabilité et aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest. En effet, l’élaboration et la diffusion des informations caractérisant la saison des pluies avant même que celle-ci ne démarre permettraient aux agriculteurs, aux gestionnaires des ressources en eau, aux décideurs et à divers de faire des choix optimaux pour aborder la saison », a-t-il expliqué.

Abbée DJAGLO

www.savoirnews.net, l’info en continu 24H /24