Lutte contre la criminalité transfrontalière : Des magistrats et officiers de police judiciaire formés sur l’entraide pénale internationale

Table d'honneur.

Une cinquantaine de magistrats et d’officiers de police judiciaire de toutes les régions du Togo ont entamé ce jeudi à Lomé, une formation de deux jours pour une actualisation des méthodes et mécanismes de l’entraide pénale internationale, a constaté une journaliste de Savoir News.

La rencontre qui s’inscrit dans le cadre du Programme d’Appui au Secteur de la Justice (PASJ) financé par l’Union Européenne, vise à équiper ces professionnels du système judiciaire togolais avec des outils nécessaires en matière d’entraide pénale internationale. Il s’agit notamment de l’examen des demandes, la transmission ou le traitement et le suivi des demandes d’entraide aux fins d’enquête, des procédures de mandat d’arrêt international, d’extradition, de transfèrement et de déferrement des détenus.

« L’entraide pénale internationale constitue une diversité de collaboration entre un état et un autre ou un état et plusieurs autres états en matière de processus pénal. L’entraide pénale internationale est nécessaire face au crime organisé qui se traduit à travers l’installation des individus bien structurés dans un ou plusieurs pays et qui mènent des activités dans le pays où ils s’installent ou simultanément dans plusieurs pays. Nous n’acceptons pas et notre pays ne sera jamais un havre où des délinquants qui ont commis des faits ailleurs viendront se nicher pour couler leurs activités criminels », a indiqué Isidore Akohouegnon (directeur des affaires pénales et des grâces.

Ce conclave vise donc globalement à promouvoir l’efficacité de la justice pénale dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée par la mise en œuvre de l’entraide pénale internationale.

Vue partielle des participants.

« Cet atelier vise d’abord à renforcer la capacité de ces professionnels du système judiciaire en les sensibilisant à l’exécution rapide des demandes de l’enquête pénale internationale d’une part et d’autre part, à leur faire un rappel des méthodes à suivre pour mener des enquêtes dans le cadre d’une entraide pénale internationale efficace. Le second objectif cible les délinquants eux-mêmes, et le message à leur endroit est clair : nous leur disons que nous n’acceptons pas que ceux qui évoluent, prospèrent dans la criminalité transnationale organisée, le terrorisme, le trafic illicite de migrants, le trafic de drogues, le blanchiment de capitaux, viennent résider dans notre pays et organisent, développent et dirigent leurs activités de par le monde », a ajouté M. Akohouegnon.

« La Togo s’inscrit dans une lutte farouche contre la criminalité transnationale organisée et quand on parle de lutte pour ce genre de phénomène, cette lutte est multiforme. L’efficacité de la lutte dont il s’agit, ne peut être évidente que si nous, les acteurs, tant la police judiciaire, tant les magistrats, nous maitrisons les outils pour pouvoir rendre performante cette lutte. Pour cela, il faut une conjugaison d’efforts et une maitrise des normes juridiques qui peuvent converger vers la mise en œuvre de la technique d’entraide pénale internationale. Et quand nous parlons d’entraide, elle fait appel à l’idée de collaboration, qui fait appel à l’idée d’assistance mutuelle », a déclaré pour sa part Pius Agbétomey (ministre de la justice) en ouvrant les travaux.

L’entraide pénale internationale nécessite donc une collaboration à l’échelle mondiale, collaboration qui se veut aussi réciproque.

Il faut rappeler que le PASJ vise à contribuer à la consolidation de l’Etat de droit au Togo en contribuant à la modernisation du secteur de la justice, afin de renforcer l’accès, la performance et la qualité de la justice au Togo pour toute la population, y compris dans le domaine de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Lancé en 2016 pour prendre fin cette année, le programme a bénéficié d’un prolongement d’un an. FIN

Chrystelle MENSAH

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