Education/ Crise : Grève suspendue, mais la CSET s’accroche aux « précomptes » (PAPIER D’ANGLE)

La grève est suspendue : telle est la décision samedi dernier des premiers responsables de la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET qui regroupe quatre syndicats) et de la Fédération Nationale des Syndicats de l’Education Nationale (FESEN), au lendemain des mesures annoncées par le gouvernement.

Une décision qui fait déjà grincer des dents au sein de la « base » de la coordination notamment des délégués préfectoraux.

Mais en retour, les responsables de la CSET exigent le reversement des « précomptes » opérés sur les salaires pour fait de grève.

« Nous avons pris acte des mesures prises par le gouvernement. Mais nous demandons que les précomptes soient reversés. Ainsi, nous accordons une trêve d’une semaine au gouvernement pour des consultations », a souligné Atsou Atcha, porte-parole de la CSET.

« Si nous n’avons aucun résultat, nous allons réviser notre position », a-t-il averti ce lundi sur Kanal Fm.

Dans sa plateforme revendicative, la CSET réclame notamment l’abrogation du corps des enseignants auxiliaires et leur reversement dans le corps des fonctionnaires de l’enseignement, l’indemnité de logement pour le personnel de l’éducation et pour toute la carrière, la prime de travail de nuit et la prime de salissure (à intégrer au budget de 2017, en attendant l’adoption du statut particulier ) et la résolution définitive du problème de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du dossier des normaliens.

Et comme mesures, le gouvernement a décidé de doubler la prime d’incitation à la profession enseignante. Les enseignants perçoivent une prime d’incitation de 10.000 F.CFA. Donc, désormais, ils recevront 20.000 F.CFA. Cette revalorisation prendra effet à compter du 1er avril.

« Ce n’est pas rien, mais le gouvernement peut encore faire un peu d’effort. Ça va se négocier », avait laissé entendre vendredi soir Atsou Atcha, porte-parole de la CSET, très modéré ces derniers jours.

Pour les cotisations ou prélèvements opérés sur le salaire de certains enseignants auxiliaires avant leur intégration dans le cadre des fonctionnaires, une cellule sera mise en place, dès ce lundi, afin de régler définitivement ce problème.

Le statut particulier des enseignants sera adopté dès la rentrée scolaire 2017/2018.

Il permettra de préciser entre autre, les procédures en matière d’affectation et de mutation des enseignants. Ce statut consacrera l’instauration d’une prime unique, regroupant la prime d’incitation revalorisée et les autres primes existantes.

Par ailleurs, « l’année scolaire sera réajustée, en vue de remédier aux effets néfastes, des perturbations de ces dernières semaines, sur le bon déroulement des activités pédagogiques ».

– Secteur fortement secoué par des grèves –

Les activités pédagogiques sont fortement secouées depuis le début de la rentrée (en octobre) par des grèves à répétition déclenchées par la CSET.

Cette situation a obligé les élèves à descendre par moments dans les rues à Lomé et dans plusieurs localités du pays pour exiger les cours.

Certains élèves n’hésitent pas à déloger leurs camarades des écoles privées, attitudes de plus en plus inquiétantes.

D’autres tentent d’affronter des forces de l’ordre, dressant des barricades sur certains grands axes.

« Cette fois-ci, le gouvernement a trouvé la bonne recette pour calmer la tension, car la situation était devenue inquiétante », a confié Mme Annie Aïvo, restauratrice à Lomé.

« Bien vrai, ces enseignants n’ont pas tout obtenu, mais c’est déjà un petit pas. Il revient maintenant au gouvernement d’honorer ses engagements, surtout le statut particulier pour la rentrée prochaine », a-t-elle souligné.

Et c’est là, la grande interrogation. Est-ce que le statut particulier (l’une des principales revendications des enseignants grévistes) sera vraiment prêt à bonne date?

En tout cas, le gouvernement a promis mettre en place, avant la fin de ce mois, un comité de rédaction élargi aux partenaires en développement.

« Les autorités ont souvent l’habitude de dribbler les syndicats, d’où la méfiance qui règne entre les deux parties. J’espère bien que cette fois-ici, les promesses seront tenues, afin d’éviter à nos enfants, ces genres de situation. Car au bout du file, ce sont eux qui perdent », a souligné un auditeur lors d’une émission interactive sur une radio privée.

Gilbert Bawara, ministre de la fonction a (en ce qui concerne le statut particulier), rassuré : « les délais sont clairs. Le Premier ministre a bien indiqué que le comité de rédaction de ce statut sera mis en place avant la fin de ce mois, et que dès la rentrée prochaine, le secteur de l’éducation sera régi par texte ».

« Il n’a pas besoin de prêter serment pour tenir sa parole. Nous allons travailler de manière à ce que tous les engagements soient tenus dans les délais annoncés par le Premier ministre », a-t-il rassuré. FIN

Photo @ Archives.

Ambroisine MEMEDE

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