Économie : L’or blanc togolais se relève peu à peu (PAPIER D’ANGLE)

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Après une profonde crise entre 2000 et 2005, suite à une série de dysfonctionnements et des problèmes de gouvernance (détournements et la mauvaise gestion), la filière cotonnière togolaise se relève peu à peu. De 188.000 tonnes en 1998/1999 — meilleure performance en matière de production coton-graine dans l’histoire de la filière togolaise — la production cotonnière a enregistré une baisse drastique jusqu’à 28.000 tonnes de coton-graine en 2009/2010.

Mais grâce aux profondes réformes, la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) — société d’économie mixte (où l’Etat togolais détient 60% des parts, les 40% restant revenant aux producteurs de coton) — a redonné vie à la filière coton qui joue un rôle très stratégique dans l’économie togolaise.

Ainsi, le Togo a inscrit la filière dans une vision stratégique sur 10 ans, à travers un document d’orientation stratégique élaboré avec l’appui de la Banque mondiale: atteindre d’ici 2022, au moins 200.000 tonnes de coton-graine de 95% de premier choix, avec un rendement moyen de 1600 kg/ha et produire plus 85% de coton fibre de qualité de tête.

Depuis 2009, la production cotonnière s’est relevée progressivement, tombée à 28.000 tonnes de coton-graine en 2009/2010. Alors, la production est passée de 28.000 à 46.244 tonnes de coton-graine entre 2009 et 2011. Elle est ensuite passée à 79.510 tonnes, puis à 80.594 tonnes avant de connaître un léger fléchissement à 77.850 tonnes en 2013/14.

La campagne 2014/15 a connu un important rebond, passant à 114.000 tonnes de coton-graines avant de retomber à 81.000 tonnes pour la campagne 2015/16. Pour le compte de la campagne 2017/2018, il a été produit 117.000 tonnes de coton-graine contre 108.000 tonnes la campagne précédente, soit une progression de 8%. La campagne cotonnière 2018/19 a enregistré une augmentation de 17% par rapport à la précédente et 24 milliards de F.CFA de « revenu net » versés aux producteurs.

150.000 tonnes attendus pour 2019/2020

Pour le compte de la nouvelle campagne 2019/2020, les acteurs de la filière ont retenu d’emblaver un minimum de 180.000 hectares pour une production minimale de 150.000 tonnes.

En outre, le prix initial d’achat du coton-graine est fixé à 265 F /Kg pour le compte de la campagne 2019 /2020 soit une amélioration par rapport au prix de 2018/2019 qui était de 250 f/kg, pendant que les prix des différents Intrants sont revus à la baisse significative.

« Nous nous engageons dans une campagne ou les prix initiaux ont été améliorés et pendant ce temps, les prix des intrants et de tous les facteurs qui rentrent dans la production connaissent une baisse », a souligné Nana Adam Nanfamé (Directeur général de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo /NSCT).

Selon lui, cette vision est de nature à « améliorer le compte d’exploitation du producteur et induire et impacter son engagement et sa motivation ».

« Toutes ces décisions réunies, nous donnent la force d’aller à la base pour sensibiliser nos collègues, afin qu’ils puissent élargir leurs surfaces, et aussi motiver ceux-là qui avaient abandonné la filière (par rapport au prix qui n’était pas rémunérateur), de reprendre la production cotonnière », a apprécié Hodabalo Yosso (président du Conseil d’administration de la Fédération nationale des groupements de Coton /FNGPC).

Par ailleurs, ces dernières semaines, plusieurs meilleurs cotonculteurs ont été primés par la NSCT, mesure visant à les motiver ainsi que leurs collègues à améliorer leur performance.

Première culture de rente des exploitations agricoles, le coton s’affirme comme la première culture industrielle du Togo et le quatrième produit d’exportation du pays, après le clinker, le ciment et les phosphates. Il est l’un des produits agricoles qui contribue de manière substantielle au Produit intérieur brut (PIB), soit à hauteur de 1 à 4,3%, selon les années. FIN

Ambroisine MEMEDE