Dispersion non-violente des foules : 853 élèves-policiers bouclent leur formation par un intense exercice de simulation à Davié

Une partie de la simulation.

853 élèves agents de police (dont 83 élèves filles) ont bouclé ce samedi à l’École Nationale de police de Davié, cinq jours de formation sur les techniques de dispersion non-violente des foules et de protection des droits de l’homme et des droits des enfants, marquée par un exercice intense de simulation, a constaté l’Agence Savoir News.

C’est la deuxième vague d’agents de police pour le compte de cette formation, après celle tenue en juin dernier avec 700 élèves-policiers formés.

Cette série de formations est organisée grâce au projet « Renforcement des capacités nationales et communautaires de prévention des conflits et violences et de protection des droits de l’homme au Togo », élaboré par le ministère de la sécurité et de la protection civile en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Haut-Commissariat des Nations aux Droits de l’Homme (HCDH) et financé par le fonds des nations Unies pour la consolidation de la paix.

Ont assisté à cet exercice : le général Yark Damehame (ministre de la sécurité), Aliou Dia (Représentant Résident du programme des Nations Unies pour le Développement /PNUD au Togo) et Mme Fosca Giulidori (Représentante résidente adjointe de l’UNICEF au Togo).

De hauts responsables de la police nationale, étaient présents à cet exercice de dispersion de manifestants surexcités, tous supporters d’un conseiller municipal issu de la minorité.

Ils ont envahi la mairie — d’une commune imaginaire dénommée +Zoulou+ — jetant toutes sortes de projectiles aux agents de police pour exiger la réhabilitation des pistes rurales et la construction de salles de classes, alors que le conseil municipal tenait sa réunion/bilan.

Une partie de la simulation.

Repoussés jusqu’à la sortie de la mairie, ils ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes et de canon à eau. Ils ont dressé de barricades et brûlé de pneus.

Ces élèves agents de police ont été formés sur trois modules : la police de proximité, le droit humanitaire international et le maintien et le rétablissement de l’ordre en période d’élections.

 

‘Servir le pays de façon professionnelle et non par violence gratuite’

 

« C’est un exercice avec des projectiles préparés. Vous allez vous retrouver en ville avec des manifestants non préparés qui vont utiliser toutes sortes de projectiles. Gardez toujours à l’esprit qu’ils ne sont pas vos ennemis, mais plutôt des compatriotes. Il faut les traiter humainement », a prodigué le ministre de la sécurité.

« Vous vous êtes volontairement engagés pour servir le pays de façon professionnelle, pas de violence gratuite. Nous devons nous rabaisser pour que nos compatriotes n’aient pas peur de nous », a ajouté le général Yark Damehame.

Une partie de l’exercice.

« Les forces de sécurité et de police, sous l’autorité du gouvernement, ont pour mission de protéger le libre exercice des droits et des libertés et de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens (article 49 de la constitution togolaise) », a pour sa part rappelé la Représentante résidente adjointe de l’UNICEF au Togo.

« La protection des droits de l’homme par les forces de sécurité se matérialise à travers plusieurs activités entre autres, la gestion non-violente des foules », a précisé Mme Fosca Giulidori.

En rappel, ces derniers mois, les agents des forces de sécurité ont fait face à plusieurs manifestations organisées par l’opposition, parfois dispersées. D’autres se sont soldées par des pertes en vies humaines.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont souvent dénoncé des répressions violentes et disproportionnées de certaines manifestations. FIN

 

Junior AUREL