Dialogue le 15 février : La coalition « prend acte », mais maintient la manif de samedi

La coalition de l’opposition a « pris acte » du communiqué rendu public par les émissaires des présidents ghanéen et guinéen, fixant l’ouverture du dialogue au 15 février, tout en maintenant la marche prévue samedi à Lomé et dans certaines villes du pays.

« La Coalition des 14 partis de l’opposition démocratique a pris acte du communiqué de presse publié ce jour par les médiateurs ghanéen et guinéen dans la crise togolaise. Elle remercie les autorités de la République du Ghana et de la République de Guinée pour tous les efforts qu’elles déploient pour aider notre pays à trouver une solution politique durable à la crise qui le secoue depuis plusieurs années », souligne le communiqué de la coalition dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.

« Elle tient cependant à préciser qu’il y a, dans ce communiqué, des points qui méritent clarification. Les contacts se poursuivent avec les médiateurs à cet effet. Les manifestations prévues ce samedi 3 Février 2018 sur toute l’étendue du territoire sont maintenues », précise e texte.

Elle invite « les populations togolaises à y prendre part et à se mobiliser massivement pour la libération du Togo du joug de la dictature qui nous opprime de père en fils depuis plus de 50 ans ».

En mission de travail à Lomé les 31 janvier et 1er février, en vue de faire le point de la situation, le ministre ghanéen de la sécurité Albert Kan-Dapaah et le ministre d’Etat guinéen Tibou Kamara ont indiqué avoir échangé avec les principaux acteurs, notamment le gouvernement et la coalition des 14 partis. Ainsi, plusieurs points ont été retenus de communs accord à l’issue des « échanges et consultations ».

« Les préoccupations de la coalition des 14 partis concernant les personnes faisant l’objet d’une détention provisoire dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé, seront examinées de manière prioritaire à l’ouverture du dialogue, dans un esprit d’apaisement », mentionne le communiqué publié sur les médias d’Etat par ces deux émissaires.

« Le cas des autres personnes encore en détention pour des faits commis dans le cadre des manifestations publiques organisées depuis le 19 août 2017, notamment celles dont la liste a été établie par la coalition, sera examiné dans le même esprit et dans le respect des procédures judiciaires », a précisé le texte.

« Tous les acteurs conviennent de la suspension des manifestations publiques à compter de la publication de la date du dialogue et ce, jusqu’à sa tenue et pendant son déroulement ».

« La liste des participants et l’agenda du dialogue seront déterminés dans le cadre des travaux préliminaires », ajoute le communiqué.

Le Togo est fortement plongé dans une nouvelle crise, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition depuis septembre.

Le dialogue annoncé depuis début novembre par le gouvernement n’a jamais démarré, l’opposition ayant exigé des « mesures d’apaisement » avant le démarrage des pourparlers, notamment la libération de toutes les personnes interpellées dans la foulée des manifestations, et des personnes encore détenues dans l’affaire des incendies des marchés.

C’est la première fois qu’une date est formellement retenue pour le démarrage des discussions.

Rappelons que les 14 partis politiques exigent notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Certains leaders de cette coalition demandent ouvertement le départ du président Faure Gnassingbé. FIN

Junior AUREL

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