Dialogue inter-togolais : Des journalistes outillés pour une contribution effective

Photo de famille de ces journalistes.

Une cinquantaine de professionnels des médias ont entamé mardi à Lomé, un atelier de deux jours de renforcement de capacité sur le thème « Les médias au service du dialogue, de la réconciliation et de la paix », a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

La rencontre est initiée par le Conseil épiscopal catholique pour les communications sociales (CENCCS) et ses partenaires. Il s’agit d’un atelier de formation à l’attention des agents pastoraux du secteur des médias catholiques et des médias séculiers des sept diocèses du Togo, sur leurs contributions à la réussite du dialogue inter-togolais, à la réconciliation nationale et à la consolidation de la paix sociale.

Selon les organisateurs, l’atelier va déboucher sur la production de contenus médiatiques de qualité sur le dialogue, la paix sociale et la réconciliation nationale.

La première journée a été marquée par trois communications thématiques : « Le dialogue dans la gestion d’une crise politique : cas du Togo, « La réconciliation dans les sociétés traditionnelles et contemporaines » et « La promotion de la culture de la paix : la part des professionnels des médias », respectivement animées par Nora Dado Amedzenu-Noviekou (coordonnatrice Wanep-Togo), Magloire Kuakuvi (Professeur de philosophie, Coordonnateur du Conseil épiscopal Justice et Paix à Lomé) et Germaine Kouméalo Anaté (ancienne ministre de la communication, directrice de ISICA).

Selon Père Emmanuel Mawussi (secrétaire général du CENCCS), il s’agit pour l’Église catholique, de marquer ce processus de dialogue et de réconciliation que vit le pays: « les professionnels des médias doivent être outillés sur des mots convenables ».

Pour Mme Nora Dado Amedzenou-Noviekou, le dialogue intervient quand la situation devient complexe et il vise une recherche de solutions qui impliquent les différentes parties dans un processus dont plusieurs facteurs concourent au succès.

« Il faut la volonté manifeste d’aboutir à des solutions, la clarté du sujet et du processus. Des discussions profondes sur des questions importantes, tout en mettant en pratique une écoute active pour relever les besoins des uns et des autres, arriver à contrôler les émotions pour l’objectivité des analyses, afin d’aboutir à un consensus, indispensable pour la réussite du processus », a-t-elle souligné.

Vue partielle de ces journalistes, en pleine séance de travail.

De façon générale, lorsque les sociétés évitent l’impunité et la récidive, on a la paix sociale. Ça ne se décrète pas, c’est dans le comportement des citoyens, a pour sa part souligné Professeur Magloire Kuakuvi.

« Nous savons tous que les médias sensibilisent, informent, forment et distraient. Mais ce qui est important de nos jours, c’est la recherche de la vérité. On ne doit pas diffuser des Fake news, il faut que les médias soient le plus proches de la vérité, il faut qu’ils arrivent à faire des affirmations documentées. Ne pas donner de fausses nouvelles, parce que les nouvelles peuvent entraîner des comportement conformes à la loi ou des comportements déviant… », a ajouté M.Kuakuvi.

Pour Mme Anaté, la communication reste une valeur centrale : »les médias permettent de créer et renforcer les liens sociaux. Il faut un journalisme responsable, pour la culture de la paix. Le journaliste est responsable des faits qu’il rapporte, et le journaliste peut construire ou détruire ».

« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. Le journaliste doit donc pouvoir se remettre en cause, se questionner, avoir le sens de l’éthique, faire preuve d’une honnêteté intellectuelle », a-t-elle précisé.

Notons que la deuxième journée sera marquée par une communication sur « le rôle des médias dans un processus de dialogue et de réconciliation », ainsi que des échanges sur l’utilisation des techniques traditionnelles et contemporaines de production de contenus médiatiques en faveur d’un journalisme de paix. FIN

Ambroisine MEMEDE