Dernière sortie de Me Tchassona : « Une anomalie qui recevra un traitement adéquat au niveau de la coalition » (Mme Adjamagbo-Johnson)

Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.

La dernière sortie de Me Mouhamed Tchassona Traoré sur la prorogation de trois jours pour l’inscription sur les listes électorales, abondamment relayée par la presse privée, est une « anomalie qui recevra un traitement adéquat au niveau de la coalition », a martelé ce vendredi, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordinatrice de la coalition de l’opposition).

Me Mouhamed Tchassona Traoré, président national du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), a estimé que les trois jours accordés exceptionnellement par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) sur demande des facilitateurs dans la crise qui secoue le Togo pour l’inscription sur les listes électorales, constituent un « acquis d’étape qu’il faut saisir ».

« La communauté internationale nous demande de saisir les trois jours supplémentaires pour le recensement. C’est un acquis d’étape, qu’il faut saisir. Nous devons saisir cette main tendue, cet accompagnement de la communauté internationale », avait-il déclaré jeudi sur radio Victoire Fm.

« Nous demandons à ceux qui sentent le besoin d’aller s’inscrire, de le faire. Ils ne perdront rien à le faire », avait lancé le président du MCD, avant d’ajouter : « Je mesure la portée de cet appel que je lance à la population et je l’assume ».

La réaction de Me Tchassona est totalement contraire à celle de la coalition de l’opposition dont il est membre. Ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition a appelé une nouvelle fois, la population à boycotter cette opération.

« C’est une anomalie que nous sommes en train de traiter. Ce n’est pas la peine d’accorder à cet évènement, l’importance qu’il n’a pas. C’est une affaire qui recevra un traitement adéquat au niveau de la coalition », a réagi ce vendredi sur la même radio Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.

« Il vaut mieux – dans l’intérêt du changement pour lequel nous nous battons – que personne ne joue à ce jeu », a-t-elle précisé.

Réagissant également par rapport à la sortie du Groupe des Cinq, elle a affirmé : « Si le groupe des Cinq nous amène à violer la feuille de route de la Cédéao, nous ne sommes pas obligés de le faire. Nous sommes comptables devant les populations ».

Mardi dernier, le Groupe des cinq avait invité la coalition à « saisir cette opportunité » qui lui est offerte, afin de faire enrôler ses partisans « pour des élections régulières, transparentes et crédibles au Togo ».

Dans un communiqué commun rendu public, les ambassades d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de France, la coordination du Système des Nations Unies et la Délégation de l’Union Européenne au Togo ont salué « la poursuite des efforts de la Cédéao à travers les récentes consultations entre le co-facilitateur, le président Alpha Condé, et les parties togolaises » et souligné « la nécessité de préserver un climat de paix et d’éviter toute forme de violence ».

Le groupe des cinq a également « encouragé le gouvernement à poursuivre les mesures d’apaisement notamment par l’accélération des procédures judiciaires et l’exploration de mesures de clémence additionnelles en vue de la libération des détenus ».

Rappelons que les élections législatives sont prévues le 20 décembre, conformément à la feuille de route de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

La coalition de l’opposition avait déjà boycotté la grande étape du recensement électorale qui a pris fin le 25 octobre. Elle exige notamment la recomposition du bureau de la commission électorale et de tous ses démembrements, ainsi que la reprise de toutes les activités déjà menées par l’Institution. La coalition demande également l’arrêt du processus électoral. Les leaders de ce regroupement ont appelé à une marche samedi à Lomé. FIN

Edem Etonam EKUE