Culture : La restitution du patrimoine culturel africain au cœur d’un forum à Lomé

Les participants et le ministre (au milieu).

Une trentaine de représentants de six pays francophones d’Afrique (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Togo) et de la France ont démarré mercredi dans la capitale togolaise, un forum sous-régional de deux jours autour de la question de la restitution des biens culturels africains par les pays européens, a constaté une journaliste de Savoir News.

Ce forum organisé par le Carrefour des Cultures Africaines (CCA) et le Conseil International des Musées (ICOM) en collaboration avec le ministère de la culture, du tourisme et des loisirs, a retenu pour thème : « Renforcement de la coopération culturelle intra-africaine et la question de la restitution des biens culturels africains ».

 Il a pour objectif principal de passer en revue les obstacles d’ordres juridique, idéologique, structurel ou même conjoncturel liés à la restitution des biens culturels africains.

Dans son discours du 28 novembre 2017 à Ouagadougou, le Président de la République française Emmanuel Macron, a réaffirmé la volonté de la France de voir le patrimoine culturel africain mis en valeur, en France et dans les territoires africains.

« Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique », avait-il déclaré.

La France devrait rendre au Bénin les 26 trésors royaux pillés en 1892. Cette dynamique ne concerne pas seulement la France, mais aussi d’autres pays européens comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique qui souhaitent également poser un nouveau regard sur leurs collections publiques et leur mode de constitution en engageant un dialogue constructif avec les autorités africaines.

La question des restitutions est donc l’occasion de repenser de façon plus large la relation culturelle entre les pays européens et africains et à cette question s’associe celle de la conservation et de la sécurité des biens qui seront restitués dans les musées africaines.

Le ministre Kossivi Egbetonyo (au milieu) à l’ouverture des travaux.

« Il peut y avoir des résistances à la générosité. Oui, la générosité de l’homme ou même des textes peut se heurter à des obstacles d’ordres juridique, idéologique, structurel ou même conjoncturel », a indiqué Kossivi Egbetonyo (ministre de la culture, du tourisme et des loisirs).

« En l’espèce, pour que les peuples africains soient réintégrés dans la jouissance des biens culturels dont ils ont été dépouillés, il est nécessaire que les actuels possesseurs se disposent, à tous points de vue, à les rétrocéder et œuvrent, de bonne foi, à cette fin. Il est donc clair que la coopération avec les pays étrangers possesseurs des biens culturels africains est tout aussi absolument nécessaire que la coopération interafricaine », a-t-il ajouté.

Les échanges de ce conclave porteront donc sur les sujets que soulève la problématique du retour des biens culturels africains détenus à l’étranger et le renforcement de la coopération culturelle intra-nationale.

 

Il faut noter que plus de 90 % des objets culturels majeures d’Afrique subsaharienne se trouveraient hors du continent. FIN

Chrystelle MENSAH

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