Crise : Fin des concertations, les facilitateurs passeront au peigne fin les différentes préoccupations pour un rapport à la CEDEAO

Les deux facilitateurs dans la crise qui secoue le Togo, passeront au peigne fin, les préoccupations exprimées par le pouvoir et la coalition de l’opposition, après des concertations ce mercredi à Lomé, afin de produire un rapport à la CEDEAO pour le prochain des chefs d’États.

Les présidents ghanéen et guinéen se sont entretenus avec les deux parties, afin de trouver une issue à la crise qui secoue le pays depuis août dernier.

Le chef de l’État Togolais Faure Gnassingbé, a été aussi reçu par les deux facilitateurs.

Dans un communiqué rendu public à l’issue des consultations, les facilitateurs ont invité le pouvoir et l’opposition à s’abstenir de tout acte et agissement susceptible de constituer une menace à la paix et à la stabilité du Togo et de la sous-région.

Ils ont noté avec satisfaction, leur disponibilité à œuvrer ensemble pour parvenir à un climat sociopolitique décrispé et apaisé, et ont demandé aux différentes parties, de « faire preuve de retenue », afin de ne pas compromettre les efforts en cours.

Nana Akufo-Addo (Ghana) et Alpha Condé (Guinée) ont encouragé le gouvernement à poursuivre les mesures d’apaisement, notamment par la libération des personnes arrêtées pendant les manifestations.

Les présidents ghanéen et guinéen ont par ailleurs, invité le gouvernement à étudier la possibilité d’étendre le droit de manifester à l’ensemble du territoire national, dans le respect de l’ordre publique et des lois en vigueur, afin de garantir la liberté de manifester, ainsi que la sécurité des biens et des personnes. Ils ont à cet effet, invité les citoyens à collaborer avec toutes les autorités compétentes, afin de retrouver les armes emportées.

« Les facilitateurs se sont félicités de l’accord entre les parties pour la poursuite des activités du parlement, conformément à la constitution, au-delà de l’échéance prévue. Durant cette période, les préparatifs des élections restent suspendus. Etant entendu, il est souhaitable que les élections se tiennent avant fin novembre 2018 », indique le communiqué ayant sanctionné les travaux.

« Les deux chefs d’Etat exhortent les parties à maintenir la dynamique de dialogue et de concertation pour un règlement pacifique, notamment la recherche de consensus. Les deux facilitateurs examineront en détails, les différentes préoccupations exprimées et feront rapport au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO », souligne le texte lu par Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la CEDEAO.

Rappelons que le Togo traverse depuis août 2017, une nouvelle crise politique marquée par des manifestations à répétition de la coalition de l’opposition (un ensemble de 14 partis politiques) qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote de la diaspora.

Le dialogue démarré le 19 février dernier sous la facilitation du président ghanéen, n’a connu que trois séances. La dernière rencontre entre facilitateurs et protagonistes remonte au 23 mars. Les discussions achoppent notamment sur la candidature ou non du président Faure Gnassingbé en 2020. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et en 2015. La coalition rejette catégoriquement une éventuelle candidature de Faure Gnassingbé en 2020, attitude qui n’est pas du goût du parti au pouvoir. FIN

Ambroisine MEMEDE