Crise au Togo: Marches parallèles Opposition/Pouvoir, des milliers de manifestants à Lomé et à l’intérieur du pays (REPORTAGE)

La coalition de l’opposition et l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir) ont drainé ce samedi, des milliers de personnes dans les rues de Lomé et dans plusieurs villes du pays.

A Lomé, les manifestants sont partis de trois points de rassemblement. Ils ont sillonné plusieurs rues de la capitale, scandant des slogans hostiles au pouvoir en place, avant de chuter devant l’hôtel Sancta Maria, en bordure de mer pour un meeting.

Selon Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition), la marche de ce samedi, revêt un aspect particulier, lorsqu’on s’en tient à la date. Le premier président du Togo Sylvanus Olympio a été assassiné dans un coup d’Etat le 13 janvier 1963.

Les militants de la coalition ont aussi marché à Hohotoé, Tabligbo, Atakpamé, Badou, Kpalimé et Anié.

« La particularité de la marche de ce jour, c’est qu’elle se déroule un 13 janvier, une date funeste qui symbolise l’élan brisé d’un pays. C’est à cette date que la violence, le mensonge … ont fait leur entrée dans l’histoire politique de notre pays. Heureusement que ce peuple qui a courbé l’échine, a redressé la tête et lutte pour la reprise en main de son destin. Et nous sommes certains que la victoire est imminente », a-t-il déclaré à l’Agence Savoir News.

« Cette année, nous allons intensifier les manifestations : c’est la mobilisation », a-t-il martelé.

La coalition a appelé à une marche des femmes le 20 janvier prochain à Lomé.

UNIR à l’assaut de l’intérieur du pays

Au même moment, le parti UNIR fait drainer aussi des milliers de ses militants et sympathisants dans des rues de plusieurs villes du pays, à l’exception de Lomé.

Ils ont marché pour la «paix» dans sept villes du pays: Tsévié, Dapaong, Kara, Bassar, Tchamba, Sotouboua et Atakpamé.

« Il s’agit des marches pour la paix. Ces manifestations visent aussi à soutenir les actions du président de la République », a déclaré à l’Agence Savoir News Aklesso Atcholé (secrétaire exécutif du parti UNIR).

Le parti UNIR a également organisé des danses traditionnelles à trois endroits de la ville : EPP d’Adétikopé, terrain de Forever (ancienne Sazof) et le Lycée d’Agoè Centre.

Dans les sept villes, le parti au pouvoir a publié une déclaration, invitant les « militantes et les militants à soutenir fermement le Président de la République ».

Cette formation politique a appelé « toutes les Togolaises et tous les Togolais à s’engager à ses côtés pour relever les défis de cette année 2018 (…) ».

« Il n’est plus admissible que les uns continuent de perturber la vie sociale et les activités économiques du pays, pendant que les autres accompagnent le Chef de l’Etat dans son effort continu de redressement économique du pays ».

« (…) Nous invitons le Gouvernement à redoubler d’ardeur aux côtés du Chef de l’Etat pour impulser davantage la dynamique du développement de notre pays», souligne la déclaration.

Et le dialogue ?

Le Togo est frappé de plein fouet depuis plus de quatre mois, par une crise, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Certains leaders de ce regroupement demandent également le départ du président Faure Gnassingbé.

La communauté internationale (ONU, USA, France, UE, UA, CEDEAO….) a appelé à plusieurs reprises, les protagonistes de la crise à des discussions, afin de trouver une solution durable à cette crise.

Le dialogue annoncé depuis plus de deux mois par le gouvernement peine à démarrer.

Outre les mesures d’apaisement exigées par l’opposition, les deux parties sont à couteaux tirés sur la présence ou non d’un médiateur à ces discussions.

« Nous attendons aussi ce dialogue. Nous souhaiterions que ces mesures reprennent et soient achevées pour qu’on commence les discussions proprement », a indiqué M. Fabre, accusant le gouvernement de « bloquer » les choses.

Ce dernier a annoncé ce samedi à l’Agence Savoir News qu’une délégation de la coalition de l’opposition est attendue à Accra et à Conakry lundi et mardi, « sur invitation » des deux chefs d’Etat. FIN

Junior AUREL

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