Crise au Togo : Les États-Unis soutiennent « fermement » les « efforts » de la Cédéao

David Gilmour

Les États-Unis soutiennent « fermement » les « efforts » que déploie la Cédéao, en vue de trouver une solution durable à la crise qui secoue le Togo depuis dix mois, a affirmé mardi soir David Gilmour (ambassadeur des USA).

« Le Togo peut réaliser pleinement son potentiel seulement si tous ses citoyens croient qu’ils ont une voix et qu’ils peuvent contribuer à l’édification du pays. Je crois qu’on n’aura le changement qu’à travers une démocratie renforcée.  C’est pourquoi nous soutenons fermement les efforts de la CEDEAO et les autres partenaires régionaux pour promouvoir une démocratie élargie et inclusive », a déclaré M. Gilmour à l’occasion de la réception offerte dans le cadre 242è anniversaire des USA.

Plusieurs ministres, des diplomates accrédités au Togo, ainsi que des représentants d’organisation internationale, ont assisté à la +fête+.

Le Togo est secoué depuis août dernier, par une nouvelle crise avec des manifestations répétées d’une coalition de 14 partis politiques de l’opposition qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote de la diaspora.

Le dialogue entamé le 19 février, n’a connu que quatre séances: 19 février, 23 février, 23 mars et 27 juin. Les pourparlers s’enlisent sur la candidature du président en 2020. Situation qui a poussé la Cédéao à prendre le devant des événements. Ainsi, tout le monde retient son souffle en attendant le prochain sommet de l’organisation sous-régionale, prévue fin juillet à Lomé.

« Je crois que le Togo a tous les éléments qu’il lui faut pour +décoller+ et créer de la prospérité pour tous ses citoyens. Pourtant, malgré tous ces avantages, j’ai constaté que de nombreux Togolais sont découragés. Ils ne décèlent pas les opportunités dont ils peuvent profiter. Beaucoup d’autres personnes talentueuses ont quitté le pays », a souligné M. Gilmour.

« La prospérité d’un pays dépend de la stabilité politique. Cela s’est vérifié au Togo, aux États-Unis et dans d’autres pays. Le Togo est en concurrence avec ses voisins ainsi que d’autres pays dans le monde en vue d’attirer des investissements. Mais, les investisseurs ne viendront au Togo que s’il y a une stabilité politique », a-t-il précisé.

Dans une démocratie, a poursuivi le diplomate américain, « les élections constituent une plateforme d’expression de la volonté du peuple et de prise de décision critiques. Les élections locales prévues pour cette année représentent une opportunité historique pour étendre la démocratie au Togo. L’arrivée de centaines de nouveaux élus permettra de rapprocher davantage le gouvernement de la population.  Cela obligerait aussi les élus à être plus sensibles aux besoins des citoyens et à créer une nouvelle forme d’interaction entre les Togolais et leur gouvernement ».

« Un autre élément indispensable pour le bon fonctionnement d’une démocratie, c’est la liberté d’association et d’expression », a précisé M. Gilmour, saluant au passage, « l’engagement pris par le gouvernement togolais lors de la dernière rencontre du dialogue d’assurer les droits fondamentaux de tous les togolais partout dans le pays ».

La crise qui secoue le pays a des impacts négatifs sur presque tous les secteurs. Les présidents ghanéen et guinéen — facilitateurs dans cette crise — n’ont pas encore la recette magique.

« Nous sommes loin de la solution, parce que les positions sont très éloignées. Mais, nous ne désespérons pas », a affirmé mardi sur France 24, le président guinéen Alpha Condé (l’un des facilitateurs). FIN

Edem Etonam EKUE