Crise au Togo : « Le dialogue reste le seul remède », selon trois partis centristes

La Convention Patriotique Panafricain (CPP), le Parti Démocratique Panafricain (PDP) et le Nouvel Engagement Togolais (NET), trois partis politiques se réclamant du courant « centriste » au Togo, ont insisté ce vendredi sur le dialogue, « seul remède » à la crise qui secoue le Togo depuis août dernier.

C’est la toute première sortie de ces trois partis politiques, à travers une conférence de presse tenue dans un grand hôtel de Lomé.

Le dialogue entamé depuis le 19 février entre le pouvoir et la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, bute notamment sur la candidature ou non du président Faure Gnassingbé, après trois séances de discussions (19 février, 23 février et 23 mars).

La coalition a repris depuis mercredi des manifestations (non autorisées), accusant le pouvoir de violer le règlement dudit dialogue. Les manifestations de mercredi ont été réprimées. Elle a appelé à de nouvelles manifestations samedi.

Dans un mémorandum rendu public, les trois partis politiques centristes ont noté que « la crise politique togolaise est aussi vielle que l’expérience démocratique ».

Ce différend politique débouche sur des violences, des morts et des départs en exil surtout en période électoral. Le conflit politique déclenché depuis le 19 août 2017 ne fait exception.

La CPP, le PDP et le NET regrettent la « bipolarisation extrême » au sein de la classe politique avec d’une part le régime UNIR et d’autre part la Coalition des 14 partis politiques.

 Ils dénoncent également les positions extrêmes qui se manifestent du côté de la coalition par l’exigence du retour à la Constitution de 1992 et du côté du pouvoir par la volonté d’organiser un référendum pour modifier la constitution.

« Le dialogue, avec un esprit consensuel et patriotique reste le seul remède à la crise politique actuelle. Par conséquent des recommandations ont été reformulées aussi bien au pouvoir qu’à la coalition des 14 partis politiques de l’opposition », a souligné Gerry Taama (président du NET et secrétaire général de ce groupe des centristes).

La Constitution de 1992, source de conflits que l’actuelle constitution

 

Tenant compte des mécanismes de révision de la constitution togolaise et de l’histoire du Togo, ce nouveau regroupement estime que le retour à la Constitution de 1992 est source d’autant de conflits que le maintien de l’actuelle constitution en l’Etat.

« Il nous apparaît qu’une nouvelle constitution conservant les fondamentaux de la Constitution originelle de 1992 mais actualisée par les apports de tous les corps constitués, et particulièrement par les travaux du HCRRUN sur les réformes politiques, peut davantage réconcilier les Togolais », a estimé Gerry Taama.

« La longévité au pouvoir est une préoccupation pour les Togolais. A cet effet, la question de la candidature ou non de l’actuel président, qui est dans son 3e mandat, aux prochaines élections présidentielles, devrait faire l’objet d’un accord politique séparé des questions constitutionnelles et du cadre électoral », a-t-il précisé.

Ces trois formations politiques n’ont pas passé sous silence, l’amélioration du cadre électoral qui est d’une importance capitale. Ce sujet devrait, selon eux, être le premier point à discuter au cours de n’importe quelle rencontre concernant la crise togolaise.

« Le contentieux électoral est la principale cause des violences survenues au Togo au cours des 27 dernières années » a insisté M. Taama.

Pour le groupe des centristes, les réformes constitutionnelles et du cadre électoral sont si importantes pour le Togo qu’aucun autre argument ne saurait justifier leur ajournement.

Rappelons que le groupe des centristes est un courant politique rassemblant les partis politiques se réclamant du Centrisme qui désigne l’attitude ou les positions politiques de ceux qui se situent au centre de l’échiquier politique et qui refusent les positions extrêmes.

Les centristes togolais ont pour objectif de faire entendre dans le débat politique togolais, le courant centriste, et dans la mesure du possible, le faire émerger au parlement. FIN

Abbée DJAGLO/ Rédaction

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