Crise au Togo/ Dialogue : Les tractations se multiplient, Faure à Abidjan et Abuja, les opposants à Paris (PAPIER D’ANGLE)

Les choses commencent à véritablement bouger pour le début d’un dialogue entre les protagonistes de la crise togolaise, après trois mois de soubresauts ayant fait 14 morts et d’importants dégâts matériels notamment à Sokodé et à Mango (nord).

Le Togo est fortement secoué par une crise depuis août dernier avec le déclenchement des manifestations de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Ces formations politiques exigent notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Ils réclament également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de la coalition exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.

Le ton des tractations a été donné mardi dernier à Lomé par des émissions du président ghanéen Nana Akufo-Addo mandaté par ses pairs de la sous-région pour prendre l’angle avec les protagonistes.

Conduite par le ministre ghanéen de la sécurité Albert Kan-Dapaah, la délégation ghanéenne a réussi à faire le «tour» et a sûrement rendu compte à qui de droit.

Ce fut le tour du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé de se rendre personnellement ce lundi à Abidjan où il s’est entretenu avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Principal sujet abordé : la crise qui secoue le Togo, petit pays de l’Afrique de l’ouest avec environ 7 millions d’habitants.

« Quelle que soit la situation, quelles que soient les évolutions, cela doit se terminer par le dialogue et ce dialogue est en cours de préparation. Pour dialoguer il faut être deux, ma seule voix ne suffit pas. Les tractations sont en cours. Je pense que d’ici à quelques semaines ce dialogue pourra s’ouvrir », a déclaré à la presse Faure Gnassingbé.

« Je ne peux pas vous en dire plus, les discussions sont en cours. Quand nous serons autour de la table du dialogue nous pourrons avancer nos arguments (…) et la décision sera consensuelle », a-t-il ajouté.

Ce se rendra également mardi à Abuja où il s’entretiendra avec son homologue nigérian Muhammadu Buhari. La crise qui secoue le Togo sera toujours au menu des discussions.

« L’implication des chefs d’Etat de a sous-région dans la crise qui se secoue le Togo est à saluer. Et c’est très positif pour la diplomatie ouest-africaine. Cela montre aussi le dynamisme et le poids de la solidarité africaine, c’est une vraie valeur pour les africains », a apprécié un diplomate en poste à Lomé.

L’opposition aussi dans la +course+

Absent aux dernières manifestations de la coalition, Jean Pierre Fabre séjournerait Paris où il aurait déjà rencontré le président guinéen et président en exercice de l’Union africaine (UA) Alpha Condé.

Il sera rejoint mardi par Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson et Tikpi Atchadam pour une autre rencontre avec le président en exercice de l’UA.

Certains journaux qui seront dans les kiosques mardi, ont d’ailleurs affiché l’information à la +Une+ de leur Canard.

« Crise politique et tentative de médiation: Atchadam et Adjamagbo rejoignent Fabre à Paris pour échanger avec Alpha Condé », affiche à sa manchette le quotidien Liberté.

« Sortie de crise au Togo : Atchadam et Adjamagbo rejoignent Fabre ce matin à Paris », renchérit l’hebdomadaire L’Indépendant Express.

Même titre pratiquement à la +Une+ du Bi-hebdomadaire L’Alternative.
Pour l’instant rien ne filtre des jeux de couloir, à part les petits détails, après le passage des émissaires ghanéens.

« C’était une rencontre, juste pour faire le point sur l’éventualité d’un dialogue. Nous nous sommes mis d’accord sur certains points notamment le lieu, la composition des délégations devant prendre part aux discussions et la mise en place d’un comité préparatoire », a expliqué à l’Agence Savoir News Eric Dupuy, responsable à la communication de la Coalition.

La Coalition a suggéré que les discussions se déroulent à Lomé, avec un comité préparatoire « paritaire » : parti au pouvoir et les 14 partis de l’opposition.

« Les membres de ce comité préparatoire vont se mettre d’accord sur tous les points : l’ordre du jour, le timing… On ne doit rien nous imposer, nous ferons tout de manière consensuelle. Alors, c’est ensemble que nous allons fixer la date, les termes de discussions et la durée du dialogue », a précisé M. Dupuy.

« Cette fois-ci, nous sommes très vigilants. Nous n’allons plus tomber dans les mêmes erreurs », a martelé de son côté Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.
La coalition n’entend pas laisser la rue : « Même en dialoguant, nous allons maintenir la pression », a-t-elle averti.

Selon des sources proches de cette coalition, d’autres manifestations de rues sont prévues cette semaine, après les trois jours de marches la semaine écoulée. FIN

Ambroisine MEMEDE / Edem Etonam EKUE

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