Crise au Togo / Dialogue : La coalition encore dans les rues, insiste sur les « mesures d’apaisement »

Des milliers de personnes ont encore battu le pavé ce samedi dans la capitale togolaise, à l’appel des leaders des 14 partis politiques de la coalition de l’opposition, a constaté l’Agence Savoir News.

Partis des trois traditionnels points de rassemblement, les manifestants ont parcouru plusieurs artères de Lomé, avant de chuter devant l’hôtel Sancta Maria, en bordure de mer. Au milieu du cortège, on notait la présence de Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition.

Cette manifestation intervient au lendemain de l’annonce par les émissaires des présidents ghanéen et guinéen, de la date d’ouverture du dialogue le 15 février.

Le ministre ghanéen de la sécurité Albert Kan-Dapaah et du ministre d’Etat guinéen Tibou Kamara, émissaires des présidents Nana Akufo-Addo et Alpha Condé, ont également précisé dans leur communiqué que les manifestations sont suspendues, décision acceptée par les différents acteurs politiques.
Pour Jean Pierre Fabre, le droit de manifester est reconnu par la constitution togolaise. « Si nous voulons manifester, nous allons manifester », a-t-il martelé.

Aucun incident n’a été enregistré durant cette marche, bien encadrée par des forces de l’ordre. Même constat fait par le ministre de la sécurité le Colonel Yark Damehame pour qui, la manifestation s’est déroulée de manière « pacifique » et dans le « calme ».

Au point de chute de la marche, les leaders de la coalition se sont surtout appesantis sur le contenu du communiqué des émissaires des médiateurs, notamment les « mesures d’apaisement ».

Mesures d’apaisement « non négociables »

« Ces mesures d’apaisement ne sont pas négociables. Elles doivent être prises avant le début des discussions proprement dites », averti M.Fabre.

« Le pouvoir en place a encore quelques jours pour manifester sa bonne foi, avant le démarrage des discussions. Dans tous les cas, nous ferons ensemble l’évaluation à l’ouverture des discussions », a-t-il ajouté.

Comme « mesures d’apaisement » les 14 partis politiques de cette coalition réclament notamment la libération de toutes les personnes interpellées dans la foulée des manifestations, et des personnes encore détenues dans l’affaire des incendies des marchés en janvier 2013.

Selon le communiqué signé des émissaires des médiateurs, « les préoccupations de la coalition des 14 partis concernant les personnes faisant l’objet d’une détention provisoire dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé, seront examinées de manière prioritaire à l’ouverture du dialogue, dans un esprit d’apaisement », mentionne le communiqué.

« Le cas des autres personnes encore en détention pour des faits commis dans le cadre des manifestations publiques organisées depuis le 19 août 2017, notamment celles dont la liste a été établie par la coalition, sera examiné dans le même esprit et dans le respect des procédures judiciaires », a précisé le texte lu vendredi soir sur les médias d’Etat.

Rappelons que le Togo traverse une nouvelle crise depuis plus de cinq mois, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. Certains leaders de ce regroupement demandent ouvertement le départ du président Faure Gnassingbé.

La communauté internationale a invité à plusieurs reprises, l’opposition et le pouvoir à la table de négociations. FIN

Junior AUREL

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