Crimes rituels au Bénin : Les autorités ouvrent la chasse aux « gay-man » (REPORTAGE)

« Je vous promets qu’on va brûler ces fétiches-là et rien n’arrivera », martèle Sacca Lafia, ministre béninois de l’intérieur, lors d’une rencontre avec les hauts dignitaires vodoun.

Les autorités béninoises sont totalement décidées à découdre avec les « gay-man », ces cybercriminels ainsi que les faux féticheurs qui sèment la terreur au sein de la population depuis quelques semaines.

Ce sont souvent de jeunes criminels, abonnés à des fétiches notamment l’entité nommée « Kininssi », qui réclame du sang humain en sacrifice pour exaucer des vœux de ses adeptes. Ainsi, ces derniers se sont lancés dans des crimes pour des rituels exigés par ces fétiches, semant ainsi la panique partout, des pratiques qui vont à l’encontre du vaudou.

Ainsi sont signalées, des disparitions d’enfants et même d’adultes un peu partout à Cotonou et dans certains villages. Des corps sans vie sont souvent découverts à certains endroits, vidés de leur sang. Parfois, ces corps sont amputés de certains organes. […]

 —  « Ces détenteurs de fétiches buveurs de sang humain, me verront sur leur dos » — 

Les autorités béninoises ont décidé de prendre le taureau par les cornes. L’alerte est générale et tout le monde est décidé à mettre la main à la pâte, y compris les têtes couronnées et autres dignitaires vaudou. Le « Tout puissant » préfet du Littoral, Modeste Toboula, lève en premier, le ton et tape du poing sur la table.

« Ces criminels me verront sur leur dos et de façon constante. Nos services de renseignement seront mis totalement à contribution. Les jeunes gay-men seront systématiquement investis dans leur domicile… ils auront dans les jours à venir, la visite de la police républicaine », a martelé le Préfet.

 Selon lui, « ces crimes à priori, sont orchestrés par une bande de délinquants que nous appelons communément gay-man, des désœuvrés, des divorcés sociaux qui veulent véritablement utiliser le sang humain, pour des rituels, afin que commettre leur forfaiture… il était important de mettre l’accent sur la responsabilisation des dignitaires du culte vodoun…, pour qu’on puisse leur montrer quelle est leur grande part de responsabilité dans le phénomène de la cybercriminalité et autres, que nous observons ces jours ».

 — Joindre l’acte à la parole —

Mercredi, la police républicaine a arrêté cinq présumés cybercriminels  à Aligoudo, village de l’arrondissement d’Agamè, dans la commune de Lokossa (environ 90 km à l’ouest de Cotonou).

Selon des témoignages recueillis, ce groupe de présumés arnaqueurs sur internet étaient filés, depuis quelques jours par l’équipe du directeur départemental de la Police républicaine du Mono, le chef d’escadron Jacques Tonoukouin.

Ils se sont installés dans le quartier, à peine quelques semaines. Dix autres présumés ont été arrêtés par des agents de la Police républicaine intervenant dans le Mono, lundi dernier.

Ils auraient été arrêtés en possession de véhicules de haut de gamme, des cartes bancaires, des ordinateurs, des chéquiers et bien d’autres objets de valeur.

« Nos fétiches n’avaient jamais demandé du sang humain. Ceux qui se livrent à ces actes sont des criminels. Nul part, un fétiche ne demande du sang humain. Ces criminels abusent de la cupidité de certains citoyens pour commettre des crimes crapuleux », a souligné le ministre béninois de l’intérieur.

« Ces faux féticheurs seront pourchassés, jusqu’à leur dernier retranchement et seront arrêtés. Les fétiches buveurs de sang humain, seront brûlés… », a averti Sacca Lafia.

« Chaque citoyen doit être protégé, raison pour laquelle des mesures sont prises pour que, de manière concertée, les services de l’Etat se mettent en action. Il faut rassurer nos compatriotes et les personnes qui nous aiment tellement, qu’elles ont décidé de vivre dans notre pays…, que les dignitaires de nos cultes jouerons leur partition », a renchéri Joseph Djogbénou (ministre de la justice), avant d’ajouter:  » c’est la raison d’être d’un Etat et d’un gouvernement ». FIN

En Photo: Modeste Toboula.

De retour à Lomé, Ambroisine MEMEDE