Coton : La NSCT secouée par des malversations financières (Presse)

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La Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) est fortement secouée par des « malversations financières majeures », suite, à un « audit portant sur l’exercice 2014 », a rapporté ce jeudi, l’Hebdomadaire La Nouvelle Tribune.

Déjà mercredi soir, les ministres chargés de l’économie et des finances, de l’agriculture et de la justice « ont rendu compte au conseil des ministres, de l’état d’avancement du dossier relatif à la gestion financière de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo, ainsi que les mesures prises pour rassurer les producteurs », selon le communiqué rendu public.

Le sujet étant traité dans les divers, aucun détail n’a été fourni. Mais, tout porte à croire que la situation est très préoccupante au sein de cette société.

« C’est une affaire des plus rocambolesques », a souligné La Nouvelle Tribune, affichant à sa manchette: « Rebondissement à la NSCT : Les prisonniers du coton ».

A en croire ce canard, « une perquisition menée au domicile d’un haut cadre de la NSCT a permis aux services de la gendarmerie et de la brigade anti-corruption, de mettre la main sur la somme de 28 millions FCFA ».

Au total sept personnes dont d’anciens hauts cadres de ladite société, sont déjà interpellées et gardées à la gendarmerie de Lomé.

« L’atmosphère est des plus délétères dans la boîte présentement. Les arrestations pourraient se poursuivre dans les prochains jours, l’enquête n’ayant pas été bouclée », a précisé La Nouvelle Tribune, citant ses sources.

Rappelons que la NSCT a été créée suite à la dissolution le 23 janvier 2009 de la SOTOCO, secouée notamment par la mauvaise gestion et le détournement. Grâce à des réformes, cette nouvelle société d’économie mixte — où l’État togolais détient 60% des parts, les 40% restant revenant aux producteurs de coton — a redonné vie à la filière coton qui joue un rôle très stratégique dans l’économie togolaise.

Le Coton est non seulement la première culture de rente du pays mais aussi la première culture industrielle du Togo et le 4è produit d’exportation du pays après le clinker, le ciment et les phosphates. Il est l’un des produits agricoles qui contribuent de manière substantielle au PIB.

Ainsi, le Togo a inscrit la filière dans une vision stratégique sur 10 ans, à travers un document d’orientation stratégique élaboré avec l’appui de la Banque mondiale: atteindre d’ici 2022, au moins 200.000 tonnes de coton-graine de 95% de premier choix, avec un rendement moyen de 1600 kg/ha et produire plus 85% de coton fibre de qualité de tête.

Depuis 2009, la production cotonnière s’est relevée progressivement, tombée à 28.000 tonnes de coton-graine en 2009/2010.

Alors, la production est passée de 28.000 à 46.244 tonnes de coton-graine entre 2009 et 2011. Elle est ensuite passée à 79.510 tonnes, puis à 80.594 tonnes avant de connaître un léger fléchissement à 77.850 tonnes en 2013/14.

La campagne 2014/15 a connu un important rebond, passant à 114.000 tonnes de coton-graines avant de retomber à 81.000 tonnes pour la campagne 2015/16.

Pour le compte de la campagne 2017/2018, il a été produit 117.000 tonnes de coton-graine contre 108.000 tonnes la campagne précédente, soit une progression de 8%.

Notons que la meilleure performance en matière de production coton-graine dans l’histoire de la filière togolaise est de 188.000 tonnes en 1998/1999. FIN

Junior AUREL