La capitale togolaise abrite depuis ce mardi et ce pour deux jours, une conférence internationale sur la mutualité organisée par l’Association Internationale de la Mutualité (AIM) autour du thème : « Le pari de la mutualité au XXIème siècle », a constaté une journaliste de Savoir News.
Les assises de Lomé organisées par l’AIM et ses partenaires et placées sous le haut patronage de la présidence de la république et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), vise à recenser les défis ralentissant l’arrimage des mutuelles de santé aux politiques de couverture santé universelle et de protection sociale.
Cette conférence de grande envergure, riche en partage d’expériences, réunit en un seul lieu plus de 200 représentants de gouvernement et d’organisations internationales, des mutualistes du Sud et du Nord et des organisations de société civile.
Ce conclave vise également à aider à un nouveau paradigme de gestion des politiques d’aide au développement.
Présent à l’ouverture des travaux, Christian Zahn (président de l’AIM) a affirmé que le développement économique de l’Afrique est en bonne marche, mais il ne peut être effectif sans la mise en place de système de protection sociale.
« J’espère que nous irons ensemble au-delà des obstacles à la réalisation de la couverture sanitaire universelle pour tous. C’est avec une grande émotion que nous sommes à nouveau rassemblés en Afrique, entre amis, partenaires et alliés, trois ans après la conférence d’Abidjan, afin de continuer le travail entamé à cette occasion. La richesse d’une nation ne se mesure pas seulement au niveau de son produit intérieur brut, mais également à travers l’ensemble des mécanismes de solidarité qui assurent la redistribution des richesses ainsi produites. Ne pas réussir à partager cette richesse, alimentera les inégalités sources de mécontentement et de conflit sur le continent », a-t-il déclaré.
« Les mutuelles ont clairement un rôle à jouer afin d’accompagner le développement économique d’un pays. Elles organisent les solidarités, afin de protéger les individus contre les risques liés aux accidents de la vie et ont apporté des réponses concrètes aux travailleurs lors du développement industriel en Europe. Elles ont inspiré les systèmes de protection sociale que nous connaissons maintenant dans le monde », a-t-il souligné.
En Afrique, 75% de la population ne bénéficie d’aucune prestation sociale. Dans les zones rurales, ce taux est de 83% d’où la nécessité de la création des mutuelles de santé qui arrivent parfois à atteindre des zones inaccessibles à l’état.
La conférence de Lomé sera également l’occasion de donner une suite à la déclaration d’Abidjan de 2016 et de travailler à la mise en place de la plateforme de Lomé.
« Parmi les points inscrits à l’ordre du jour, vous aurez à adopter une plate-forme commune dite la plate-forme de Lomé sur la mutualité. Sur ce point, le Togo vous rassure qu’il ne ménagera aucun effort pour mettre effectivement en ordre les recommandations auxquelles vous serez parvenus et qui seront consignées dans cette plateforme », a précisé à l’endroit des participants, Gilbert Bawara (ministre togolais de la fonction publique, du travail et de la réforme administrative).
Le document final à la fin des travaux va constituer une feuille de route pour les mutualistes, mais aussi l’ensemble des parties prenantes promouvant un écosystème favorable pour le succès des politiques de couverture de santé universelle et de protection sociale.
Rappelons que l’AIM est une organisation cadre de la société civile créée depuis 1950 afin de faire valoir la mutualité dans le monde.
Composée de fédérations de mutuelles de santé et d’organismes d’assurance maladie, elle compte 59 membres répartis dans 30 pays à travers l’Europe, l’Amérique latine, l’Afrique et le Moyen-Orient fournissant une couverture sanitaire à près de 240 millions de personnes. FIN
Chrystelle MENSAH
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