Compaoré à Abidjan « ne pose pas de problème » à Ouagadougou (Kafando)

Le président burkinabè Michel Kafando, en visite à Abidjan, a estimé vendredi que l’exil de son prédécesseur Blaise Compaoré dans la capitale ivoirienne depuis sa chute ne représentait pas un problème pour Ouagadougou tant qu’il n’y a pas de « poursuites » judiciaires.

« Le problème Blaise Compaoré ne se pose pas au Burkina Faso (…) Véritablement, ce n’est pas une question qui nous dérange tant », a déclaré M. Kafando, qui effectuait sa première visite de « travail et d’amitié » en Côte d’Ivoire.

« Maintenant, évidemment, s’il y a des poursuites c’est autre chose », a-t-il prévenu.

L’exil de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, après avoir été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue à l’issue de 27 ans de règne, sera toléré s’il ne nourrit pas des « velléités de déstabilisation » ou ne « fomente pas certaines actions qui puissent nuire à la transition » politique en cours au Burkina Faso, a poursuivi M. Kafando.

La présence de l’ex-président en Côte d’Ivoire « est quelque chose de tout à fait normal », a affirmé de son côté le président ivoirien Alassane Ouattara, qui a vanté « l’excellente relation de fraternité et de coopération » entre les deux pays voisins.

Les échanges commerciaux entre Ouagadougou et Abidjan se sont chiffrés « à 290 milliards de francs CFA (environ 436 millions d’euros) en 2014 », faisant du Burkina Faso le dixième partenaire commercial au plan mondial de la Côte d’Ivoire, a ajouté M. Ouattara.

La visite de M. Kafando intervient après celle effectuée début juillet par son Premier ministre Isaac Zida à Abidjan, où il avait lui aussi rencontré le président Ouattara.

Les députés du parlement intérimaire burkinabè ont voté le 16 juillet la mise en accusation de M. Compaoré devant la Haute Cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution ». La décision a été rejetée par des députés pro-Compaoré, qui ont saisi le Conseil constitutionnel pour l’annuler.

Le régime de « transition » dirigé par le président Kafando et le Premier ministre Zida doit rendre les rênes du Burkina à un exécutif élu lors d’élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

SOURCE : AFP