Commémoration de la journée internationale de la veuve au Togo: Ouverture ce lundi à Lomé d’un colloque sur la sauvegarde de la dignité des veuves au Togo, une initiative conjointe de FONDAVO et de « Lydia Ludic »

Pour marquer d’une empreinte particulière la Journée internationale de la veuve célébrée chaque 23 juin, le Fond d’Aide aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) en partenariat avec la structure de jeux « Lydia Ludic » ont organisé à l’intention des mères et femmes-veuves, lundi à Lomé, un colloque autour du thème: « comment sauvegarder la dignité de la veuve au Togo », a constaté un journaliste de Savoir News.

Ce colloque placé sous le parrainage de Mme Dédé Ahouefa Ekoué, Ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, a connu la participation de M. Koffi Esaw, ministre de la Justice, du Dr. Charles Birregah Président de FONDAVO, d’Alexandre Qader Directeur général de « Lydia Ludic », des responsables des deux structures organisatrices et d’une centaine de femmes-veuves, membres de FONDAVO.

Pour les organisateurs, ce colloque voudrait permettre à ces femmes en situation de veuvage de « connaître leur droit, de s’imprégner des actions que mène le FNFI, le rôle de l’ANPE et de comprendre l’action conjointe de FONDAVO et de MUDECK à leur endroit ».

Prenant la parole, la ministre de l’action sociale tout en soulignant les efforts consentis par le gouvernement et les associations comme FONDAVO dans la lutte pour la cause des veuves — référence faite aux différentes conventions ratifiées, au renforcement de l’arsenal juridique, à l’accès facilité aux microcrédits — a aussi montré l’étendu de la tâche qui reste à accomplir pour rétablir la veuve dans ses droits et sa dignité. Elle a par ailleurs soulevé les difficultés que vivent ces femmes au quotidien malgré leur grande implication dans leur communauté et à exhorté tout un chacun à sortir de l’indifférence.

« La réalité a montré que la femme se retrouve privée de ressources lorsque son mari décède. Négligée par les proches et la société, la situation de la veuve devient de plus en plus exécrable. Elles sont la plupart du temps victimes de nombreuses persécutions et discriminations. Face à une telle situation, nombreuses sont celles qui souvent retirent leurs enfants de l’école pour les faire travailler, mendier ou se prostituer pour leur venir en aide. Malgré les nombreuses difficultés qu’elles affrontent, de nombreuses veuves apportent de précieuses contributions à leur communauté respective», a souligné Mme Dédé Ahoéfa Ekoué.

« Nous devons reconnaître l’importante contribution des veuves dans la société et nous devons faire en sorte qu’elles puissent exercer leur droit et bénéficier d’une protection sociale. S’il est vrai que beaucoup reste à faire, il est aussi évident de souligner qu’il y a eu des avancées notoires dans ce domaine durant ces dernières années dans notre pays. La défense des droits des veuves s’inscrit donc dans le cadre plus général des politiques de la promotion de l’égalité des sexes du gouvernement togolais visant à donner aux femmes, les clefs de leur autonomie comme l’accès aux microcrédits avec le produit APSEF. Défendre le droit des veuves, c’est leur permettre d’avoir accès aux ressources qui leur reviennent de droit et qui leur permettront de prendre en main leur avenir, de devenir pleinement autonomes et d’assurer leur subsistance ainsi que celle de leurs enfants » a-t-elle précisé.

Tout en appréciant les engagements multiformes du gouvernement dans la lutte pour la dignité des veuves, le président de FONDAVO a aussi soulevé les progrès qui restent à faire avant de rappeler le devoir individuel et collectif de toute la société vis-à-vis de cette couche vulnérable.

« Le combat pour le changement de conditions des veuves a enregistré des avancées très remarquables ces dernières années notamment avec la révision en juin 2012 du code des personnes et de la famille au Togo. Ce nouveau code confère désormais aux veuves des droits juridiques très appréciés qu’elles doivent s’en approprier. Dans la réalité, l’interprétation des règles coutumières tout comme des rites relatifs au deuil et à l’enterrement du défunt, privent souvent les veuves de tous leurs droits pourtant universellement reconnus. Les droits juridiques que le nouveau code confère aux veuves restent à améliorer à certains niveaux pour un plein épanouissement de celles-ci», a indiqué Dr. Birregah.

« C’est dans cette perspective d’amélioration que nous sollicitons la révision des articles 411, 412, 413 et 428 de ce nouveau code (…) ces quatre articles constituent pour nous, un frein à la liberté de la veuve, à son épanouissement. Nous sollicitons aussi vivement l’accompagnement du gouvernement dans le projet d’octroi de microcrédit initié par FONDAVO » a-t-il ajouté.

Mme Dédé Ahouefa Ekoué a convié toutes les participantes à ce colloque à tirer le maximum de profit des ateliers qui seront organisés, afin qu’elles en sortent mieux outillées pour défendre leurs droits et sauvegarder leur dignité.

Précisons que la journée internationale de la veuve a été instituée par une résolution présentée par le Gabon et adoptée par consensus lors de l’assemblée générale des Nations Unies en Décembre 2010.

Cette journée offre l’occasion d’attirer l’attention sur les nombreuses difficultés que connaissent les femmes lorsque leur mari meurt. Cet événement a pour but de sensibiliser l’opinion et d’obtenir une meilleure défense des droits des veuves dans le monde.

Pour rappel le Fond d’Aide aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) est une association créée le 16 avril 2009 et qui lutte contre les discriminations faites à l’endroit des veuves et des orphelins et leur apporte des soutiens financier, moral et matériel. Elle est présidée par Charles Birregah. FIN

En Photo: Mme Dédé Ahoéfa Ekoué

Sosthène Houmey-Hakeh (Stagiaire)

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