Burkina: Des centaines de femmes manifestent contre la révision constitutionnelle

Plusieurs centaines de femmes soutenant l’opposition burkinabè ont manifesté lundi à Ouagadougou contre la révision de la Constitution voulue par le gouvernement pour favoriser le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré, aux affaires depuis 27 ans.

« Nous ne voulons pas du pouvoir à vie », a déclaré Saran Sérémé, une ancienne députée pro-Compaoré passée dans l’opposition, qui dirige le Parti pour le développement et le changement, non représenté à l’Assemblée nationale.

Les femmes, qui ont scandé durant une heure des slogans hostiles au régime et au président Compaoré, manifestaient une spatule à la main, « un symbole très grave » selon cette responsable.

Dans la société burkinabè, le fait qu’une femme lève sa spatule, qui sert préparer le tô – une pâte de mil ou de maïs, plat traditionnel dans le pays -, en direction d’un homme est considéré comme une très forte marque de défiance.

« Nous n’allons pas avaler toutes les couleuvres parce que nous voulons la paix », a ajouté Mme Sérémé, mettant « en garde le pouvoir ». « Nous ne voulons pas de balles perdues. »

Cette manifestation a lancé une semaine de protestation contre la révision constitutionnelle au Burkina Faso, où écoles et universités sont fermées depuis ce lundi par crainte de débordements.

L’opposition politique a appelé à une « journée nationale de protestation » mardi afin d’exprimer son « refus catégorique » d’un « coup d’Etat constitutionnel ».

L’Assemblée nationale examinera jeudi un projet de loi gouvernemental visant à réviser l’article 37 de la Constitution pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.

Blaise Compaoré, arrivé à la tête du Burkina Faso en 1987 par un coup d’Etat, achèvera en 2015 son deuxième quinquennat (2005-2015) après avoir effectué deux septennats (1992-2005).

Mais sa volonté de se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne suscite l’hostilité de l’opposition, d’une grande partie de la société civile et de nombreux jeunes de ce pays, où plus de 60% des 17 millions d’habitants ont moins de 25 ans et n’ont jamais connu d’autre dirigeant.

SOURCE : AFP

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