Blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme : L’espace CEDEAO se mobilise pour actualiser les moyens de lutte

Les représentants des États membres du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) ont démarré ce mercredi à Lomé, un « forum consultatif sur le renforcement de la gouvernance d’entreprise et les investissements financiers en Afrique de l’Ouest à travers la promotion des bonnes pratiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme », a constaté une journaliste de Savoir News.

Organisé par le GIABA en collaboration avec le Fonds d’investissement spécialisé dans le financement et le développement d’infrastructures publiques (MERIDIAM), ce forum de trois jours dans la capitale togolaise, vise à actualiser les moyens de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et constitue un cadre de consolidation du partenariat stratégique entre le GIABA et les acteurs du secteur privé et public.

Si le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme freine le développement socio-économique des états, il n’est nul doute que les deux fléaux font fuir les investisseurs étrangers, d’où l’importance de la mise en œuvre des stratégies régionales pour en venir à bout.

« L’environnement sécuritaire de notre sous-région est marqué par le terrorisme et le crime organisé, deux phénomènes qui profitent de la faiblesse structurelle de notre tissu social et de nos économies pour se répandre. Les flux financiers illicites sont de plus en plus croissants dans la sous-région et favorisent l’insécurité. En effet, si le crime organisé et le terrorisme prospèrent, c’est parce qu’ils arrivent à s’alimenter en ressources financières. Les criminels savent qu’ils peuvent encore utiliser les circuits financiers et non financiers de l’économie légale pour acheminer leurs fonds ou pour les dissimuler en vue de les faire paraître comme légitimes », a déclaré le Premier Ministre Komi Sélom Klassou à l’ouverture des travaux.

Le Premier ministre (au milieu) à l’ouverture des travaux.

« Notre sous-région ouest africaine, à l’instar des autres contrées du monde, a besoin de construire une société sûre et de développer une économie saine et prospère. Cette ambition légitime nécessite une lutte coordonnée contre le crime organisé et le terrorisme qui constituent la plus grande menace pour la paix et la sécurité internationale sans lesquelles aucun développement viable n’est possible », a poursuivi le chef du gouvernement togolais.

Le GIABA vient donc en renfort comme un puissant instrument pour soutenir les États de la CEDEAO dans cette lutte, afin d’améliorer constamment le climat des affaires des États, seule garantie de mobilisation des investisseurs pour soutenir les économies ouest africaines.

L’assistance technique du GIABA prend plusieurs formes telles que des formations, des ateliers de renforcements de capacités, des fora et c’est à ce titre que le présent forum est organisé à l’endroit essentiellement des institutions financières et non financières et des acteurs étatiques dédiés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et les infractions assimilables.

« Le présent forum est organisé à l’endroit des parties prenantes tant du secteur privé que du secteur public pour leur permettre de mieux connaître les contours de ces fléaux de blanchiments des capitaux et de financement du terrorisme et des flux financiers illicites qui sapent le développement de nos pays. Cette occasion leur permettra de partager les bonnes pratiques pouvant contribuer dans leurs pays respectifs à mettre en place des mécanismes de prévention de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ainsi que des autres crimes financiers », a confié Kimelabalou Aba (directeur général du GIABA).

Vue partielle de l’assistance.

« Nous espérons que les résultats recherchés seront atteints et au final, contribuer à assainir le climat des affaires parce qu’aucun investisseur étranger ne peut investir dans un pays où règne la corruption, où les fonds illicites circulent, où le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont quotidiennement commis. Les investisseurs ont donc besoin d’un climat des affaires sain pour avancer et accompagner les États membres de l’espace CEDEAO pour son intégration économique et son développement socio-économique », a-t-il ajouté.

Durant ces trois jours de travaux, les échanges porteront sur les bonnes pratiques en matière de gouvernance d’entreprise et de conformité, le rôle de la gouvernance en matière de promotion des investissements, les questions de l’inclusion financière, de la crypto monnaie ainsi que le financement du terrorisme.

Créé en 2000 par la Conférence des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO, le GIABA se veut une réponse à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la sous-région ouest africaine. FIN

Chrystelle MENSAH

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