«Biens mal acquis»: 3 ans de prison requis contre Teodorin Obiang

Trois ans de prison, 30 millions d’euros d’amende et la confiscation des biens saisis, dont un immeuble évalué à plus de 100 millions d’euros, ont été requis mercredi contre le vice-président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang, au procès à Paris de l’affaire des « biens mal acquis ».

Fils du président Teodoro Obiang, l’ancien ministre de l’Agriculture et des Forêts promu vice-président par son père, Teodorin Obiang, bientôt 48 ans, est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption.

Il ne s’est pas présenté devant le tribunal correctionnel de Paris, qui le juge depuis le 19 juin. Teodorin Obiang a récemment dénoncé « une mascarade qui ne répond à aucune procédure légale », « un montage contre le gouvernement légal de la Guinée équatoriale et contre l’Afrique ».

Des propos déplorés et battus en brèche par le représentant du parquet national financier, Jean-Yves Lourgouilloux, qui a regretté cette absence. « Je ne suis pas là pour faire le procès de la Guinée équatoriale, je suis là pour faire le procès du prévenu », a souligné le magistrat.

Objets d’art, voitures de luxe et de sports, immeuble avenue Foch, dans l’un des quartiers les plus huppés de la capitale, l’enquête avait mis au jour un patrimoine considérable.

Teodorin Obiang a investi en France « plus d’un millénaire de ses revenus officiels », de l’ordre de 80.000 dollars par an, a souligné le procureur. Nombre de ses dépenses somptuaires étaient effectuées par le biais de la Somagui Forestal, une société d’exploitation forestière. Une « coquille vide qui ne sert qu’à faire transiter de l’argent public », selon M. Lourgouilloux.

Outre les peines de prison et d’amende, le parquet national financier a requis la confiscation de l’ensemble de biens saisis pendant l’enquête. Ils ont été évalués à 150 millions d’euros. L’immeuble de l’avenue Foch, évalué à lui seul à 107 millions d’euros, est présenté par la Guinée équatoriale comme des locaux diplomatiques.

Une « manoeuvre pour tenter de faire échapper ce bien à l’action de la justice française », a estimé le magistrat.

Le procès se poursuit demain avec les plaidoiries de la défense. Le jugement devrait ensuite être mis en délibéré.

SOURCE : AFP