Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé a indiqué vendredi soir avoir donné des instructions au gouvernement « d’engager le plus tôt possible, les actions retenues par consensus » à l’issue de l’atelier tenu les 6, 7 et 8 décembre dernier à Lomé, en vue d’approfondir les grands axes retenus dans la feuille de route de la décentralisation et des élections locales.
Outre les politiques, des chefs traditionnels, des préfets, des représentants des collectivités territoriales décentralisées et des institutions de la République, ainsi que des personnes ressources ont pris part à cette rencontre.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition) de Fabre Pierre Fabre a également participé aux débats qui ont permis d’adopter une feuille de route. Ainsi, les élections locales se tiendront « au plus tard » dans 18 mois au Togo.
« Les conclusions de ces assises confirment la nécessité de renforcer dans notre pays, la gouvernance de proximité et de promouvoir la vitalité démocratique à la base, en agissant de manière concertée et participative. J’ai instruit le gouvernement d’engager le plus tôt possible, les actions retenues par consensus à l’issue de l’atelier en y associant étroitement, l’ensemble des acteurs », a déclaré Faure Gnassingbé dans son message (télévisé) de Vœux du nouvel An.
Selon lui, le processus de décentralisation « connaît des avancées notables », avec l’adoption de cette une feuille de route « consensuelle » à l’issue de ces assises qui ont réuni l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile, ainsi que les couches socio-professionnelles.
Le 30 décembre dernier, le chef de file de l’opposition togolaise Jean Pierre Fabre a qualifié « d’enfumage grotesque », cet atelier
L’atelier « n’aura été qu’un enfumage grotesque, pour masquer les critères iniques et foncièrement tribalistes sur lesquels s’appuie le régime dans le but de pervertir un processus aussi important pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays », avait sévèrement critiqué M.Fabre dans son message de vœux du nouvel An.
Au Togo, les dernières élections locales remontent à 1987. Les Mairies sont dirigées par des présidents de délégations spéciales. L’opposition a plusieurs fois, accusé le pouvoir de retarder la tenue de ces élections locales. Ces derniers mois, le sujet a encore fait place dans les débats politiques où le pouvoir est toujours pointé du doigt.
Le chef de l’État a également (dans son message de vœux), abordé plusieurs autres sujets. Il n’a pas manqué d’exprimer ses vœux de succès aux Éperviers du Togo, qui disputeront la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue du 14 janvier au 5 février au Gabon.
Pour cette compétition, le Togo est logé dans le groupe C (le plus relevé) aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Maroc et de la RD Congo.
Voici l’intégralité du discours du PR
Togolaises, Togolais,
Mes chers compatriotes,
Le passage à la nouvelle année m’offre l’agréable occasion consacrée par les usages, de vous adresser mes vœux.
A l’heure où l’évocation des perspectives coïncide avec l’ébauche du bilan des mois écoulés, je voudrais rendre grâce à l’Éternel, Dieu des peuples et des nations pour la paix accordée à la Terre de nos aïeux, surtout en cette période où le monde est pris dans des turbulences rarement égalées.
C’est donc en mesurant à leur juste valeur la paix et la concorde que nous avons su préserver, que je vous formule mes vœux de santé, de paix profonde et de prospérité pour vous-mêmes et pour tous ceux qui vous sont chers.
J’adresse les mêmes vœux à tous nos concitoyens à travers le monde, et à toutes les communautés et personnes qui ont choisi de s’établir et de vivre avec nous, dans la quiétude et l’harmonie.
En cet instant précis, j’ai une pensée pour les familles et les proches de nos vaillants soldats, tombés au cours de l’année 2016 sur le front du maintien de la paix et de la stabilité, si précieuses pour notre sous-région et pour l’Afrique. Je leur renouvelle mon soutien et la compassion de la nation tout entière.
En 2016, notre pays est resté fidèle à son devoir de solidarité et à son attachement à la paix et au renforcement de l’intégration régionale.
Son engagement est aussi demeuré constant dans sa volonté de contribuer, à la mesure de ses moyens aux grandes causes et idéaux communs et aux enjeux et défis collectifs.
Face à cette situation, nos forces de défense et de sécurité ont intensifié la mobilisation et l’engagement à l’intérieur et à l’extérieur de notre pays. Partout, sur le territoire national et en mission hors de nos frontières, elles ont agi avec détermination et dévouement pour assurer la protection des populations.
C’est pourquoi je veux leur rendre hommage pour leur sens du devoir et leur renouveler la reconnaissance de la nation toute entière.
Mes chers compatriotes,
L’année 2016 a marqué le retour de notre pays sur la scène de la grande diplomatie, avec la tenue du sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité et la sureté maritimes et le développement en Afrique, que notre pays a eu le privilège et l’honneur d’accueillir.
Le succès de ce grand événement a démontré la capacité de notre pays à jouer un rôle de premier plan dans la recherche des solutions innovantes aux problèmes sécuritaires, climatiques et économiques, au niveau continental et dans le monde.
Cette réussite est à l’actif de toute la population togolaise et de toutes les bonnes volontés qui se sont mobilisées pour y concourir.
Je vous renouvelle ma reconnaissance pour cet élan commun qui a abouti à la récente ratification de la Charte de Lomé par la représentation nationale.
Togolaises, Togolais, mes chers compatriotes,
En 2017, c’est encore ensemble et unis que je souhaite nous engager à soutenir, consolider et amplifier la dynamique des réformes structurelles et des progrès socio-économiques.
L’écho de vos préoccupations exprimées, me confirme que notre gouvernance doit être encore plus sociale pour être mieux perçue et appréciée par chacun de vous.
Vos attentes légitimes, bien comprises, tiennent à une incidence accrue des avancées économiques de notre pays dans le vécu quotidien de chaque citoyen.
C’est la raison pour laquelle j’ai demandé au gouvernement de poursuivre résolument et avec encore plus d’ardeur, la mise en œuvre des différentes initiatives sociales.
Dans cette optique, le Programme d’Urgence de Développement Communautaire que j’ai lancé le 30 juin 2016 à Mandouri (dans la préfecture de Kpendjal) constituera, pour les personnes et les couches les plus vulnérables, le cadre privilégié des actions visant à l’inclusion financière, économique et sociale, ainsi qu’à l’amélioration des infrastructures et des équipements socio-économiques essentiels dans les milieux ruraux et semi-urbains.
La création et le partage de la richesse nationale, dans un esprit d’équité, demeureront le fondement de l’action du gouvernement.
En ce qui concerne le secteur de la santé, son renforcement demeure une grande priorité pour notre pays.
L’accent sera mis sur l’amélioration sensible de l’accès et de la qualité des soins.
L’approche contractuelle en matière de gestion des structures sanitaires publiques contribuera à améliorer la gouvernance au sein des premiers sites expérimentaux de Lomé, Atakpamé et Blitta.
La réhabilitation des structures dans les différentes régions, l’acquisition des cliniques mobiles, permettront de rapprocher l’offre de soins des populations bénéficiaires.
Pour le secteur clé de l’éducation, d’importants défis subsistent pour offrir à nos jeunes apprenants, relève de demain, un système beaucoup plus performant. A cet égard, la résorption du déficit des effectifs enseignants constituera une priorité dans les efforts à entreprendre.
C’est au sein d’une véritable coalition pour l’avenir que je souhaite voir aborder les réflexions et les discussions par l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux dans un esprit de dialogue et de permanente concertation.
Au plan institutionnel et politique, le processus de décentralisation connaît des avancées notables avec l’adoption d’une feuille de route consensuelle à l’issue des dernières assises qui ont réuni l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile ainsi que les couches socioprofessionnelles.
Les conclusions de ces assises confirment la nécessité de renforcer dans notre pays, la gouvernance de proximité et de promouvoir la vitalité démocratique à la base, en agissant de manière concertée et participative.
J’ai instruit le gouvernement d’engager le plus tôt possible, les actions retenues par consensus à l’issue de l’atelier, en y associant étroitement l’ensemble des acteurs.
Togolaises, Togolais, mes chers compatriotes,
L’année 2017 sera celle d’une action publique davantage volontariste et décisive en matière économique, sociale et politique.
Mon engagement, que partage l’ensemble du gouvernement, est de conduire à leur aboutissement, les grands chantiers qui nous tiennent à cœur.
Je vous invite donc tous et toutes à vous hisser à la hauteur de la mobilisation et des efforts collectifs nécessaires à la réalisation de nos objectifs.
Nous sommes en marche vers une société togolaise plus harmonieuse, juste et démocratique. Nous en avons les moyens et les atouts.
Le dialogue, la tolérance, le travail et la concertation sont nos meilleurs alliés. Je suis confiant qu’ensemble et avec l’aide de Dieu, nous y parviendrons.
Pour finir, je voudrais exprimer, en votre nom, nos encouragements et nos vœux de succès à nos chers Éperviers footballeurs à qui je souhaite force et détermination pour aller aussi loin que possible dans la compétition de la Coupe d’Afrique des Nations au Gabon, en portant avec honneur et dignité les couleurs nationales.
A toutes et à tous, je réitère mes vœux de bonne et heureuse année 2017.
Que Dieu bénisse le Togo !
