« Arranger la volaille », un service après-vente qui fait gagner un peu de sous en période de fêtes (MINI-REPORTAGE)

Assise sur un tabouret devant un poulet déplumé posé sur une table, dame Adakou (68 ans), tel un boucher, s’affaire. Elle a encore 18 volailles à dépecer.

Les arrangeuses de volailles du marché de Hedzranawoé apportent ainsi leur aide aux clients, un service après-vente payant très apprécié . A l’approche des fêtes, cette activité prend de l’ampleur car la plupart des familles achètent des poulets, pintades, canards et autres volailles pour marquer les festivités; mais faute de temps, ils n’arrivent pas à les arranger. Le service qu’offrent ces femmes permettent aux clients de vite se libérer de cette tâche, et aux arrangeuses de gagner un peu d’argent.

« J’ai commencé ce travail il y a deux ans. Mais c’est en période de fête qu’on a vraiment le sourire. Il arrive des jours où je fais une recette journalière de 8.000 F.CFA », confie dame Adakou.

Mère de six enfants dont deux spécialisées dans la vente de volailles, cette vieille aide ses enfants à vite servir leurs clients : « quand tu arranges vite, les clients viennent chez toi. Celui qui veut acheter six poulets par exemple, n’ira que chez la plus rapide arrangeuse. Et une vendeuse qui n’a pas ce service peut perdre des clients ».

« J’ai déjà nettoyé plusieurs volailles (poulets, pintade, canard, et même pigeon). J’en ai compté trente. Mais franchement cette année, ce n’est pas juteux comme en 2014 où on avait beaucoup de clients. Je n’avais même pas le temps de manger. Les gens venaient garer de grosses voitures. En plus, ils ne discutaient même pas du prix, (…) », ajoute-t-elle.

Le prix est standard et les clients le savent. Lorsque la volaille est tuée et simplement nettoyée, le client paie 150F.CFA. Mais quand elle est coupée, c’est 200F par volaille.

« Nous avons une marmite d’eau sur le feu, et une fois que la volaille est achetée, elle est aussitôt tuée, nettoyée et coupée en fonction du goût du client. Ce n’est pas un travail facile », a avoué Agbana, âgée de 24 ans.
Cette jeune fille surveille le commerce de +Da Vodoun+ sa tante partie au marché se ravitailler. Cette dernière s’approvisionne au marché d’Agbélihouin (zone d’Agoè).

« Notre travail, c’est de tuer, nettoyer complètement, enlever les viscères en faisant attention à la bile, puis couper. Mais il faut surtout et scrupuleusement suivre les instructions du client : un poulet qui sera braisé, n’est pas traité de la même façon que les autres. Il est soit entier, soit coupé en deux, en quatre, mais jamais en petits morceaux. Autrement, le prix de la volaille est remboursé au client », souligne-t-elle, précisant que l’arrangeuse de volaille est tout aussi concentré qu’un tailleur ! On ne coupe pas en désordre, il y a des directives.

« C’est une initiative à encourager. Ces dames nous aident beaucoup. Moi je n’arrive jamais à tuer un poulet », a confie Chantal, agent de l’État.

« Ces femmes nous rendent énormément service. En plus, elles ne prennent pas grand-chose. Moi, mes clients n’aiment que les poulets africains. Je vends au moins 25 poulets en deux jours et ce service est vraiment un soulagement », renchérit Afiwa, propriétaire d’un restaurant. FIN

En Photo: Dame Adakou, ce 1er janvier 2015 au marché de Hedzranawoé

Ambroisine MEMEDE

www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H