Agbéyomé arrêté de force : Les Évêques condamnent la « brutalité » et demandent sa remise en liberté

Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, l’Archevêque de Lomé

Les Évêques du Togo ont condamné la « brutalité » enregistrée au domicile mardi de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo et demandé sa remise en liberté.

L’opposant  a été arrêté de force à son domicile et conduit devant le Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie.

M.Kodjo n’avait pu se présenter aux deux premières convocations les 1er et 9 avril, pour des raisons de « santé », selon ses avocats.

Lundi, ses conseils avaient évoqué les mêmes motifs, pour justifier l’absence de leur client à la gendarmerie mardi (pour la troisième convocation).

Dans un communiqué, les évêques du Togo « déplorent et condamnent la brutalité et la récurrence de la violence dont nos autorités font preuve dans la gestion d’une situation qui est avant tout, politique ».

Les évêques « estiment que chaque citoyen a le droit et le devoir d’exprimer sa désapprobation devant l’injustice manifeste et l’oppression ».

« Aussi les violences physiques et autres traitements inhumains et dégradants infligés aux citoyens à cette occasion, sont-ils une négation de leurs droits et libertés. Une fois de plus, la Conférence des évêques les dénonce et les condamne, et appelle leurs auteurs à se ressaisir ».

Ces Évêques invitent les autorités judiciaires à « relâcher » Agbéyomé.

Ils appellent « les uns et les autres à garder le calme, afin d’épargner le pays d’autres souffrances ».

Pour le procureur de la République, l’opposant a été arrêté de force pour son « attitude » visant à « mépriser » l’autorité judiciaire et ses auxiliaires.

« L’enquête judiciaire en cours se déroule dans le strict respect du principe de la présomption d’innocence et des règles procédurales en vigueur dans notre pays », a précisé Essolissam Poyodi.

Le 16 mars, l’Assemblée nationale a levé l’immunité parlementaire de M.Kodjo, à la demande du procureur de la République pour « troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciation calomnieuse et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».

Arrivé en deuxième position avec 19,46% des suffrages exprimés contre 70,78% pour Faure Gnassingbé lors de la présidentielle du 22 février, Agbéyomé Kodjo conteste toujours les résultats dénonçant de « graves irrégularités ».

Ce dernier s’était auto-proclamé président de la République, peu avant la publication des résultats provisoires de l’élection. FIN

 

Junior AUREL