Affaire Bolloré: Le Togo, « pas concerné », mais prêt à coopérer (Gilbert Bawara)

L’Etat togolais n’est « pas concerné » par la procédure judiciaire en France, ayant conduit à la mise en examen le 25 avril dernier de Vincent Bolloré pour « corruption », dans une enquête sur les conditions d’attributions de ses concessions portuaires en Afrique de l’Ouest notamment les Ports de Lomé et de Conakry, a précisé ce jeudi sur une radio privée Gilbert Bawara (Ministre de la fonction publique).

C’est la première réaction officielle à Lomé, depuis le déclenchement de ce dossier à Paris. Les juges d’instruction français tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics (anciennement appelée SDV).

A Paris, l’enquête vise surtout des soupçons de « corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique », « abus de biens sociaux » et « abus de confiance ».

Mais le groupe Bolloré a « formellement » démenti avoir commis des irrégularités en Afrique, où il gère seize terminaux portuaires.

« Un opérateur économique français est poursuivi par la justice de son pays. Nous respectons la justice française, nous sommes attachés à la présomption d’innocence. L’Etat togolais n’a aucun élément fiable du dossier qui est en cours en France. Nous n’avons pas à prendre d’engagement particulier, nous n’avons pas à donner d’assurance quelconque, parce que nous ne nous sentons pas concerné. Mais si dans la poursuite de la procédure judiciaire, l’Etat togolais était requis pour fournir une information ou quelques éléments que ce soit, soyez rassurés, nous le ferions volontiers et sans aucun problème », a déclaré sur une radio Victoire Fm Gilbert Bawara.

« Je crois que c’est ridicule et même scandaleux, voire même un peu condescendant d’imaginer qu’un communiquant, un conseiller, une agence de communication pourrait avoir une influence quelconque sur une élection présidentielle dans un Etat africain », a-t-il dénoncé.

Selon le ministre, la procédure ayant conduit à l’attribution d’un contrat et une concession au Groupe français Bolloré pour la construction et la gestion d’un Terminal au Port Autonome de Lomé, s’est déroulée dans les « règles de l’art ».

« Non seulement les règles de passation de marchés sont scrupuleusement respectées, mais il faut garantir aux Togolais que le Port Autonome de Lomé est l’un des rares Ports en Afrique à assurer les conditions de concurrence », a précisé M. Bawara.

Dans une Tribune rendue publique ces derniers jours, Vincent Bolloré a rompu le silence, dénonçant « deux pénibles jours » d’interrogatoires.

« Proche du moment où je vais tirer ma révérence après bientôt quarante ans à la présidence du groupe dont je porte le nom – et qui va bientôt fêter son bicentenaire -, je m’interroge sérieusement : faut-il abandonner l’Afrique ? C’est la question que je me pose après deux jours d’interrogatoires à l’occasion d’une garde à vue conclue par une mise en examen », écrit l’industriel et milliardaire.

L’industriel et milliardaire de 66 ans n’a pas passé sous silence, les actions menées par son Groupe en Afrique : « depuis environ trente ans, notre groupe a cru au développement de l’Afrique et y a investi patiemment près de 4 milliards d’euros et a contribué à y créer énormément d’emplois: quelque 30.000 familles vivent du travail de nos entreprises. Nous y avons développé notamment un maillage fiable de logistique permettant aux marchandises de circuler à l’intérieur des pays et vers l’international »… FIN

Junior AUREL

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