« Accès à la justice et réhabilitation des jeunes vulnérables »: Le projet lancé à Tabligbo, 600 jeunes en conflit avec la loi, visés (REPORTAGE)

Photo de famille à la fin de la cérémonie.

Près de 600 jeunes en conflit avec la loi et 3.600 jeunes à risque de tomber dans la délinquance, seront accompagnés dans le cadre d’un projet lancé ce mardi à Tabligbo, localité située à environ 90 km au nord de Lomé, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.

Piloté par l’Union Chrétienne des Jeunes Gens/Young Men’s Christian Association (UCJG/YMCA-Togo), le projet « Accès à la Justice et Réhabilitation des jeunes vulnérables »/(AJR 2), vise notamment à « faciliter l’accès à la justice pour les jeunes en conflit avec la loi et assurer la protection et la réhabilitation des jeunes à risque ».

Il est financé par YMCA-YWCA Suède et Swedish Mission Council, avec l’appui du gouvernement togolais à travers le ministère de la justice.

Au moins 100 ex-détenus seront également touchés par ce projet officiellement lancé par le directeur de cabinet du ministère de la justice Innocent Kossivi Egbetonyo, en présence du président/YMCA-Togo Kossi Adétola Bento.

Manekpo Bessanvi, représentant du Maire de Tabligbo et du Préfet de Yoto, a aussi assisté à cette cérémonie à l’hôtel Le Château.

Le projet « Accès à la Justice et Réhabilitation des jeunes vulnérables » est la deuxième phase du projet « S2C, Youth Justice /accès à la justice et à la réhabilitation » — toujours piloté par YMCA  de juillet 2015 à décembre 2017 sur trois sites (Aného, Lomé et Tsévié) — ayant pour objectif principal de contribuer à l’amélioration de l’accès à la justice pour les jeunes en conflit avec la loi et d’assurer la protection et la réinsertion des jeunes à risque et en conflit avec la loi.

Mais cette phase 2 prévue pour durer trois ans, a démarré depuis février et couvre les prisons de Lomé, d’Aného et de Tsévié. La ville de Tabligbo s’y ajoute pour des activités de prévention et de réinsertion des jeunes ayant été en conflit avec la loi et à risque de tomber dans la délinquance.

Ce projet est également exécuté par les YMCA en Afrique du Sud, au Madagascar et au Sénégal.

« Un jeune en conflit avec la loi, a besoin par exemple d’une assistance juridique pour que ses dossiers soient traités avec célérité. Le jeune en conflit avec la loi a également des droits. Donc nous aidons ces jeunes à s’approprier ces droits-là », a expliqué Kossi Adétola Bento.

« Nous travaillons dans les prisons et également en dehors des prisons. Nous avons des détenus avec lesquels nous travaillons, mais nous n’attendons pas que les gens soient détenus avant de commencer par travailler. Nous faisons également en sorte que ceux qui sont aujourd’hui en liberté, ne soient pas des détenus de demain. Raison pour laquelle nous parlons de +jeunes à risque de tomber sous le coup de la loi+ », a souligné le président/YMCA-Togo.

 

La montée de la délinquance juvénile appelle à un « état d’éveil »

 

« L’ampleur de plus en plus grande de la délinquance juvénile appelle à un état d’éveil et de veille pour une appréhension du phénomène à l’exacte mesure et un traitement adéquat du délinquant et ce, pour deux raisons: juridique et socio-économique », a précisé le directeur de cabinet du ministère de la justice.

« Sur le plan strictement juridique, un droit spécial est conçu et aménagé pour le traitement des questions intéressant l’enfant », a indiqué Innocent Kossivi Egbetonyo.

Il a rappelé la convention relative aux droits de l’enfant de 1989, texte ratifié par le Togo depuis 1990 et qui a largement inspiré les normes nationales relatives à l’enfance notamment le code de l’enfant et la loi contre le trafic des enfants.

Vue partielle de la salle, lors de la cérémonie

Sur plan socio-économique, ce dernier a mis l’accent sur le poids que représente la jeunesse dans l’économie nationale: les jeunes (15 et 39 ans) représentent environ 33,49% de la population, selon des statistiques de 2014.

« Nous devons travailler à faire de ces jeunes, les bâtisseurs et les bénéficiaires de la société togolaise d’aujourd’hui et de demain », a martelé M.Egbetonyo.

Il a surtout rendu hommage aux Ongs et organisations de la société civile dont YMCA-Togo qui discrètement, mais très efficacement, œuvrent inlassablement à la promotion du plein exercice des droits fondamentaux des personnes privées de liberté.

Rappelons que l’UCJG/YMCA est une association internationale et interconfessionnelle regroupant plus de 45 millions de volontaires chrétiens, répartis sur les cinq continents.

La vision de YMCA-Togo est de renforcer la capacité des jeunes pour la renaissance africaine et pour mission de bâtir une jeunesse capable d’œuvrer pour la justice sociale et la paix par la promotion d’une culture de leadership basée sur des principes chrétiens et des valeurs partagées. FIN

 

De retour à Lomé, Junior AUREL