Abdoulaye Mar Dieye: « Aucun pays africain ne peut émerger sans l’intégration »

« Aucun pays africain ne peut émerger sans l’intégration » a affirmé mercredi lors d’une conférence publique à Lomé, Abdoulaye Mar Dieye, sous-secrétaire des Nations Unies et Directeur Bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Le haut responsable onusien séjourne à Lomé depuis lundi dernier dans le carde d’une visite de travail de 5 jours.

Un panel aussi riche que diversifié d’une dizaine d’éminentes personnalités du gouvernement, du corps diplomatique, du Système des Nations Unies au Togo, de la Société Civile, du Secteur Privé, des Universitaires dont M. Dieye, le Ministre de la Planification, du Développement et de l’Aménagement du Territoire Mawussi Djossou Semondji, la Représentante Résidente du PNUD au Togo Khardiata Lo Ndiaye, du Chef de la Délégation de l’Union Européenne Nicolas Berlanga Martinez et de Molga Kadjaka, Femme Leader 2010 a animé cette conférence.

Ils ont tous planché sur le thème : « Perspectives croisées sur le développement et l’émergence en Afrique ».

Plusieurs défis actuels et futurs ont été abordés notamment la question du genre, le chômage des jeunes, la gestion de l’aide publique au développement, le rôle et la place des universités et du secteur privé dans le développement et l’émergence, celui de l’intégration et de la monnaie unique.

Il s’agissait d’avoir différentes approches sur le développement et l’émergence de l’Afrique à court, moyen et long terme.

Pour M. Dieye, l’émergence et le développement du continent sont tributaires d’une grande mobilisation des ressources pour le financement du développement, d’une réelle utilisation des ressources vers les secteurs les plus productifs.

Il faut aussi « l’intégration et la coopération régionale pour mieux explorer l’économie d’échelle notamment dans les grands secteurs des infrastructures et des transports ».

Selon Nicolas Berlanga-Martinez, il ne saurait avoir un réel développement sans une transparence dans la gestion de l’aide publique au développement.

Une mobilisation en quantité de l’aide n’est pas la panacée. Mais son utilisation à bon escient.

Le francs CFA considéré à tort ou à raison comme un réel frein à l’indépendance économique de l’Afrique subsaharienne n’est pas le réel écueil à en croire le Prof Kako Nubukpo, Ministre de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques Publiques.

« La question », a-t-il souligné, « c’est la cohérence de la monnaie avec le type de développement pour lequel nous optons ».

Le Sous-Secrétaire de l’ONU et Directeur Régional Afrique du PNUD a évoqué deux conditions sine qua non pour garantir la monnaie unique: la convergence économique et une même autorité politique.

Le secteur privé, comme l’a indiqué le Ministre de la Planification, doit beaucoup plus investir dans le secteur minier qui tire la croissance africaine vers le haut. Et pour y arriver, le transfert des technologies et des compétences de l’Occident vers l’Afrique est plus que nécessaire.

« Sans ressources humaines compétentes et adéquates, aucune entreprise ne peut satisfaire ses consommateurs. La qualité des ressources humaines demeure un problème majeur pour le secteur privé dans la plupart des pays africains. Ceci étant dû à l’inadéquation entre l’emploi et la formation », a relevé M. Siménou le représentant du secteur privé dans le panel.

Une inadéquation emploi-formation que les universités sont appelées à corriger pour juguler le chômage des jeunes qui en découle.

Mme Molga Kadjaka a mis l’accent sur l’autonomisation de la femme, l’égalité des sexes, le renforcement de la microfinance dans les zones rurales pour une réelle émergence et développement de l’Afrique.

« Pour avancer dans le développement et dans l’émergence, il faut une bonne vision de développement, une sorte d’alchimie entre tous les acteurs à commencer par l’Etat, la société dans tous ses segments qui doit être inclusif: les jeunes, les femmes et le secteur privé » a renchéri M. Dieye.

Pour d’autres panélistes tout dépend de la volonté politique des dirigeants africains. « Tout est facile à faire en Afrique à condition que le pouvoir politique veuille bien assurer la transparence et l’égalité sans discrimination », a fait remarquer le Prof Nadim Michel Kalife.

Rappelons que M.Abdoulaye Mar Dieye prendra également part jeudi à Lomé, à la réunion interministérielle du G7 sur les Etats fragiles. FIN

Anani Elom AGBOH

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