Le Projet Education et Renforcement Institutionnel (PERI) a été conçu pour soutenir la mise en œuvre de la première phase (2011-2013) du Plan Sectoriel de l’Education (PSE). Ce Projet vise principalement à accroître la couverture scolaire, diminuer les abandons dans le cycle primaire, améliorer la qualité des enseignements, et renforcer les compétences des ministères en charge de l’éducation et celles des communautés bénéficiaires.
Le PERI s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Fast Task- Education pour tous. Il est réalisé grâce à un don des bailleurs de fonds réunis au sein du Partenariat Mondial pour l’Education (PME) pour la mise en œuvre accélérée de l’éducation pour tous. D’un montant estimé à 22,5 milliards de F.CFA, cette subvention est administrée par la Banque Mondiale.
Pour toucher du doigt, les réalisations concrètes du projet à mi-parcours et mieux apprécier leurs impacts sur les bénéficiaires, une visite de terrain a été organisée les 14 et 15 mars dernier.
Au total six Ecoles Primaires Publiques (EPP) dans la région des Plateaux et des Lacs ayant bénéficié chacune de trois salles de classes, d’un magasin et d’une latrines de 6 cabines dans le cadre dudit Projet ont été visitées. A la fin de ce périple, l’Agence Savoir News a approché Philip Kudayah, le coordonnateur national du PERI : Lisez.
Savoir News : Quelle appréciation faites-vous des réalisations sur le terrain, après ce périple?
Philip Kudayah :
Je suis satisfait sur un aspect que nous avons un peu négligé sur le projet PERI: la communication que nous faisons actuellement sur la construction des bâtiments dans les écoles à travers les localités du pays. Mais, je reconnais aussi que le projet n’est pas trop visible pour les populations qui, des fois ne comprennent pas la portée de leur association dans la construction des bâtiments de classes. Nous avons aussi apprécié ce qui s’est fait au niveau des bâtiments bien qu’il y a des ratés sur certains sites. La satisfaction est double du fait que, ce que nous avons voulu que les communautés fassent, elles l’ont fait, car le processus entier de construction des bâtiments a été conduit par les communautés elles-mêmes. C’est donc une délégation de pouvoir complet au Comité de gestion des écoles primaires (COGEP) dans la conduite de leur projet de développement et il suffisait seulement d’accompagner et de conseiller le COGEP sur les dispositions à prendre pour la mise en place des infrastructures communautaires.Savoir News : Quelle est donc la particularité du PERI ?
Philip Kudayah a particularité du projet PERI vient du fait que nous avons adopté l’approche communautaire dans la réalisation d’une partie des infrastructures scolaires. Sur 815 salles de classes, 612 seront conduites par l’approche communautaire. C’est-à-dire, on confère aux communautés une délégation de pouvoir complet en ce qui concerne le recrutement des techniciens, des entrepreneurs et autres prestataires de service. Les spécialistes du projet PERI agissent seulement en tant qu’assistants conseil et n’ont pas de pouvoir décisionnel. L’autre particularité, concerne les fonds que nous octroyons aux écoles en termes de subvention de fonctionnement. Ces fonds sont placés sous la gestion directe des communautés représentées par le COGEP. Par exemple, l’achat des fournitures pédagogiques pour le fonctionnement de l’école se décide sur la base d’un budget établi de commun accord par les membres du COGEP, dont le directeur de l’école, une fois le budget approuvé par l’inspecteur. Le COGEP a pleine responsabilité dans sa mise en œuvre. En ce qui concerne la mise en œuvre de tout le processus, le projet PERI a outillé les membres du COGEP par des formations en organisation communautaire, en passation des marchés, en gestion financière et au suivi et à l’évaluation participative. Il reste à les former en entretien et maintenance des infrastructures communautaires. Cette formation sera organisée dès la réception provisoire des bâtiments.
Savoir News : Quel rapport entre le PERI et le ministère de l’Enseignement Primaire Secondaire et de l’Alphabétisation?
Philip Kudayah :
C’est la volonté des autorités d’aller vers la décentralisation qui a permis d’inclure dans le processus de gestion du projet, l’approche communautaire. Le PERI est un instrument de mise en œuvre ponctuel du plan sectoriel de l’éducation dans la mesure où il ne concerne que l’éducation de base, c’est-à-dire les écoles primaires. Le plan sectoriel même découle des orientations du gouvernement, contenues dans le Dossier de la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) en matière de développement du capital humain. Le PERI est donc institué dans l’optique de répondre aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). FINPropos recueillis par Nicolas KOFFIGAN
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