Vendeurs ambulants de journaux à Lomé, un job qui se révèle très lucratif (REPORTAGE)

En face de la station Total d’Adikoumé, un étrange manège s’opère. Un petit groupe de personnes s’activent et prennent place sur des bancs en bois. Peu à peu, ils déballent toute la panoplie de la presse togolaise, certains les étalant à la vue des badauds, d’autres allant à la rencontre des automobilistes, l’éventail des journaux à la main.

C’est le cas d’Adjo, 22 ans qui connaît bien son métier : marchande de presse ambulante. Alerte et efficace, elle repère d’un coup d’œil le client en voiture, avide d’informations mais parfois trop pressé pour s’arrêter. Un petit coup de pouce pour la presse qui n’est pas déplaisante avec ses ventes en baisse depuis plusieurs années.

Ils sont une dizaine comme elle à distribuer des journaux sur ce point de rendez-vous habituel, attendu des lecteurs assidus : Adikoumé.

Ils font tous partie d’une société de marchands de presse ambulants créée par Ayité Désiré, dans le métier depuis une dizaine d’années.

« La société City Presse en est l’une des plus anciennes qui soit », précise-t-il fièrement.

L’équipe est composée essentiellement d’hommes, la seule femme c’est Adjo. Aucune discrimination la dessous,

« Il y avait trois autres femmes, mais elles sont déjà mariées », explique Ayité qui travaille dans ce secteur depuis 2 ans, mais elle ne compte pas faire carrière là-dedans.

« C’est juste en attendant, mais je ne peux pas laisser tomber ce travail ! », rajout-elle dans un sourire.

Adjo n’a pas à se plaindre, elle en vit bien. Une aubaine en ce temps de crise qui traverse le pays. Une décision qui détient de bonnes raisons, le travail de marchand de presse ambulant possède plusieurs atouts indéniables.

Travail libéral, on peut très bien exercer une autre fonction à côté. « Une fois que l’on a tout vendu, c’est bon, on peut partir, il n’y a pas d’horaires », développe le sympathique patron Ayité. Pour travailler comme marchand de presse ambulant, il faut accepter l’idée de travailler tous les jours, l’information ne dort jamais.

Etre un lève-tôt est aussi une qualité de choix, car la vente des journaux ne s’effectue qu’en début de matinée pour finir vers 11 heures généralement.

Il faut être prêt aussi à affronter la pluie et autres intempéries. Et Dieu sait si la météo loméenne peut se montrer capricieuse à la saison des pluies ! Quant à la formation, il n’y en a pas. Bonne volonté et sérieux sont nécessaires mais cela, c’est obligatoire dans n’importe quel travail.

Le travail de marchand de presse ambulant peut se révéler très lucratif. L’emploi du temps commence par la récupération des journaux chez le grossiste.

On peut prendre 50 exemplaires de journaux voire 100 les jours de marchés. L’équation est simple, un journal vaut 250 F CFA, les marchands ambulants prennent 50 F CFA sur chaque journal vendu. Voilà qui explique l’empressement des marchands ambulants !

Leur salaire ne dépend que d’eux-mêmes. A eux de se montrer le plus réactif, le plus motivé.

« Un bon vendeur de presse ambulant peut parfois se faire 5.000 F CFA par jour, parfois pas plus de 200 F CFA, cela dépend », éclaire Ayité.

La fluctuation des « bonnes affaires » dépend aussi tout simplement de l’information elle-même.

« Lors des grands évènements, on arrive à vendre plus facilement, c’est normal », acquiesce Adjo.

« Tout le monde veut savoir ! « , rajoute son patron dans un sourire.

C’est justement la curiosité des gens qui font leur beurre. Et en ce moment, avec les rebondissements de l’affaire du ministre Pascal Bodjona, les recettes sont plutôt juteuses. Voilà un malheur qui aura fait plusieurs heureux…. FIN

Johana Caruso (Stagiaire)

Savoir News, La Maison de L’INFO

www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24