Utilisation des sacs plastiques non-biodégradables au Togo: L’opinion de Simon R. Hankinson, Chargé d’Affaires des Etats-Unis

Le Togo est confrontée à des défis de tous genres en 2012. Certaines choses ne peuvent pas être changées et doivent donc être supportées, comme le temps qu’il fait ; certaines doivent être combattues, comme la criminalité et la corruption ; certaines encore doivent être organisées, comme les élections législatives et locales ; et d’autres doivent être construites, comme les infrastructures et un climat favorable aux investissements et aux affaires.

Chacun a son rôle à jouer. Mais il y a un défi particulier qui est au-delà de la politique, et à la solution de laquelle tout le monde peut apporter une contribution, que l’on soit riche ou pauvre, instruit ou pas, ou qu’il s’agisse d’une ville ou d’un pays.

Je veux parler du fléau des sacs en plastique. Selon une estimation, les habitants de la terre utilisent 500 milliards de sacs plastiques par an. Inconnus il y a quelques décennies, ces sacs sont utilisés une fois seulement et se retrouvent sous forme d’entraves aux rivières, d’ordures au bord des routes, sur des arbres, et partout sur les belles plages togolaises et dans l’océan. Ils bouchent les caniveaux et les égouts, provoquant le débordement des eaux usées qui sont sources de maladies.

Il faut environ 300 ans pour que les sacs en plastique se décomposent sous le soleil, et même là, ils se transforment en particules toxiques qui contaminent le sol et l’eau, et entrent dans la chaîne alimentaire lorsque les animaux les consomment accidentellement. Les animaux et les créatures marines se font mal et meurent chaque jour à cause des sacs en plastique qui bouchent leurs intestins tout en causant une mort lente. D’autres s’empêtrent dans les sacs en plastic et se noient.

Les êtres humains peuvent aussi subir des dommages. Au Togo, les gens transportent de la nourriture dans les sacs en plastique, y compris de la nourriture chaude comme le foufou. Peu importe que le sac soit noir ou blanc, les colorants chimiques utilisés pour teindre les sacs en plastique et d’autres additifs contiennent du cadmium, du plomb, du dioxyde de titane et du chrome.

Lorsqu’elles contaminent votre nourriture en grande quantité, ces substances peuvent causer l’infertilité, divers types de cancer, ou endommager le système nerveux. En faisant mettre votre déjeuner dans un conteneur solide et lavable, et non dans un sac en plastique, vous vous protégerez vous-même, et pas simplement votre pays.

Le 13 janvier, le gouvernement togolais a décrété la fin de l’utilisation des sacs en plastique. A côté des projets de gestion et de recyclage des déchets comme le centre de compostage nouvellement ouvert à Adidogomé, les initiatives de ce genre vont améliorer la qualité de vie de tout le monde. Nous saluons cet effort et encourageons chacun à jouer un rôle en vue de son succès.

Vous ne pouvez pas régler tous les problèmes, mais en voilà un dont la solution est dans la limite de vos moyens. C’est votre pays, et vous pouvez aider à le rendre beau.

C’est possible de faire des sacs avec de l’amidon de maïs et d’autres plantes qui se décomposent vite. Avec le temps, ce serait formidable de voir un fabricant profiter de la forte main-d’œuvre togolaise pour mettre en place une usine qui fabrique des sacs biodégradables pour l’exportation. En attendant, que pouvons-nous faire en tant que citoyens ?

Refuser d’accepter de la nourriture emballée dans des sacs plastiques !

Transporter vos propres sacs recyclables et réutilisables (en tissu, plastique, ou mieux, en matériaux naturels)

Si vous êtes vendeur ou vendeuse, utiliser des emballages et des sacs en papier, en tissu, ou en fibre biodégradable.

Lorsque vous allez acheter de la nourriture, allez-y avec votre propre bol au lieu d’utiliser un sac en plastique.

Quand vous vous sentez obligé d’utiliser un sac en plastique ou un sachet d’eau, ne le jetez pas par terre. Trouvez plutôt une poubelle. S’il faut les jeter, le fait de mettre les plastics au même endroit comme une décharge, permettra de limiter au moins leur impact environnemental global, et nos descendants sauront où les trouver lorsqu’ils découvriront un moyen de les décomposer ou de les recycler à bas prix.

Simon R. Hankinson, Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis