Secteur du phosphate paralysé : Des employés dans les rues de Hahotoè et à la SNPT à Lomé (REPORTAGE)

Des employés de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont pris d’assaut ce jeudi, les rues de Hahotoè, village situé à environ 40 km de Lomé, au deuxième jour de leur nouvelle grève de 48 heures.

Partis de la cité minière, les manifestants ont sillonné le long de la principale rue et plusieurs artères de ce village, avant de mettre le cap sur Lomé : direction de la SNPT au siège de l’immeuble de la BTCI où ils ont été bloqués à l’entrée par des forces de l’ordre.

Après quelques minutes de négociation dans une forte tension, seuls les responsables syndicaux ont été autorisés à rencontrer le directeur général de la SNPT Michel Kezié.

Sur plusieurs pancartes brandies par des manifestants, on pouvait lire : « Nous voulons voir notre DG Kézié », « Nous réclamons l’amélioration de nos conditions de vie et de travail », « Edery dehors », « Le Togo doit être maître de son destin. Fini l’esclavage ».

« Nous avons organisé la marche pour dénoncer les conditions dans lesquelles nous travaillons, une marche pour dénoncer la misère que nous sommes en train de subir, une marche pour dénoncer +l’esclavage+ que nous subissons. Nous travaillons et nous ne sommes pas payés à la hauteur de notre travail, on nous exploite », a déclaré à l’Agence Savoir News Poro Egbohou, secrétaire général du Syndicat national des mineurs du Togo (Synamito) et porte-parole de la délégation du personnel de ladite société.

« Nous avons organisé cette manifestation, afin qu’elle tombe dans les oreilles de l’autorité (+chef de l’Etat+), afin qu’il comprenne qu’il y a encore des togolais qui souffrent de l’esclavage. Nous irons jusqu’au bout », a-t-il martelé.

Selon M. Egbohou, les employés de la SNPT revendiquent notamment le « minima conventionnel ».

Les employés réclament aussi des primes de production et de rendement et la révision des primes de transport et de logement, de tenues vestimentaires et de chaussures de sécurité sur les lieux de travail.

« Depuis huit ans que la SNPT est créée, nous avons toujours martelé : mettez-nous en sécurité et cela n’a rien dit à l’autorité et aux organes dirigeants. Et les conséquences sont là : nous avons des camarades qui ont perdu leurs bras, d’autres ont perdu les pieds », a-t-il dénoncé, avant d’ajouter : « il y a eu des morts également ».

Les employés de la SNPT avaient déjà paralysé le secteur deux fois le mois dernier (9, 10 et 11 août et 24 et 25 août) pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Vital pour l’économie togolaise, le secteur du phosphate, premier produit d’exportation (40% des recettes) avait traversé une période très difficile. La production avait considérablement chuté, passant de 5,4 millions de tonnes en 1997 à 800.000 tonnes en 2007.

Les mesures prises par le gouvernement ces dernières années et les investissements effectués, ont permis d’améliorer légèrement la production. En 2015, le Togo a produit 1,5 million de tonnes de phosphate contre 1,110 million de tonnes en 2014. FIN

En Photo: Des employés de la SNPT dans les rues de hahotoé ce jeudi.

De retour de Hahotoé, Junior AUREL

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