Présidentielle : La Couverture du scrutin en « synergie », une méthode à encourager (M.Amévi Dabla)

Les togolais se préparent à aller aux urnes pour la présidentielle, scrutin qui pourrait se tenir probablement en avril prochain. Outre les états majors des partis politiques, la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni), la Cour constitutionnelle etc…les médias se préparent également. Plusieurs formations sont organisées ces dernières semaines à l’intention des professionnels des médias. En janvier dernier, une cinquantaine de journalistes ont été formés pendant cinq jours (19 au 23 janvier) sur le thème: « responsabilité sociale du journaliste et le traitement de l’information en période électorale ».

Pourquoi organise-t-on ces genres de formation à l’intention des journalistes la veille de l’élection? Et quelles dispositions doit prendre le journaliste pour mieux couvrir un tel scrutin ? L’Agence Savoir News a approché M.Amévi Dabla (consultant en communication), l’un des formateurs.

Savoir News : Qui a organisé cette formation et pourquoi un tel conclave à quelques semaines du scrutin ?

Amévi Dabla : C’est le centre de formation et de recyclage en communication qui a senti la nécessité que les journalistes — à la veille de la présidentielle — soient remis à un niveau qui va leur permettre de travailler avec une certaine efficacité au cours de cette consultation. L’objectif fixé, c’est de permettre aux journalistes de travailler réellement comme cela se doit.

Q : Nous sommes en pleine période de révision des listes électorales. Comment le journaliste doit-il se comporter ?

R : Le travail du journaliste, c’est de rendre compte de l’évolution du processus. Est-ce que les gens vont dans les Centres de Recensement et de Vote (CRV) ? Est-ce qu’ils n’y vont pas ? Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas assez informés ? Ou bien ils ont déjà consulté leurs noms sur le fichier ?

Donc les médias doivent être le relais de tous ces centres qui sont chargés de la révision de ces listes. Ils peuvent, peut-être quotidiennement faire le point dans les localités où ils sont implantés afin que le message puisse être porté à l’attention du public. Ils doivent contacter les présidents des CRV pour faire régulièrement le point de la situation.

Q : Durant la formation, la communication qui a le plus capté l’attention des journalistes porte sur « la couverture en synergie du processus électoral». Concrètement, en quoi consiste ce concept et quels sont ses avantages ?

R :

La couverture en synergie, nous le faisons au Togo sans le dire. Par exemple pendant la période électorale, les médias d’Etat essayent de se mettre ensemble: l’Agence togolaise de presse (ATOP) qui est implantée sur toute l’étendue du territoire, fournit des informations que la télévision nationale essaye de relayer tout comme Togo-presse. De la même manière, Radio Lomé et radio Kara se mettent aussi ensemble pour une bonne couverture des élections. Si les médias d’Etat le font, pourquoi pas les médias privés ?

Cela se fait dans certains pays. Nous avons évoqué le cas du Burundi que nous essayerons peut-être de copier et de voir dans la mesure du possible ce que nous pouvons faire.

Si tous les médias de toutes les régions du pays pouvaient se mettre ensemble, avec les moyens qui seront à leur disposition et le personnel nécessaire, à mon avis, cela va servir réellement à faciliter le travail sur le terrain.

Voilà un peu la couverture en synergie avec une certaine coordination et une bonne plateforme des informations. Ainsi, les +abonnés+ à cette plateforme pourront s’y rendre, afin de chercher les informations nécessaires pour alimenter leur radio, leur télévision, leur presse en ligne ou leur presse écrite. Et avec une signature commune, le travail est bien fait. C’est pour cette raison qu’on peut encourageons la couverture en synergie, même si cela n’est pas encore dans les habitudes des médias privés au Togo.

Q : Quel est le rôle de la société civile en cette période électorale?

R : La société civile a son rôle à jouer en période électorale. Il faut sensibiliser les membres de cette société civile à participer au processus.
Les chefs traditionnels, les chefs religieux, les médias, tout un chacun à une responsabilité à porter.

Les chefs traditionnels, les chefs religieux, dans leurs rencontres avec la population, doivent faire en sorte que le message puisse être bien perçu, que le message puisse être accepté, que la population puisse sortir le jour du scrutin pour s’acquitter de ce devoir de citoyen.

S’il y a une réticence quelque part, il faut que les organisations de la société civile puissent être réellement le moyen de rassembler les gens pour aller vers ce qui est demandé à tous les citoyens. C’est un devoir de voter et il faut quand même que ceux qui nous dirigent puissent nous aider en la matière pour que cela puisse se faire. Je crois que c’est important que la société civile puisse être une partie prenante à tout ce processus pendant la consultation à venir.

Q : Quel conseil pour un journaliste qui doit couvrir la prochaine présidentielle ?

R : Le journaliste doit respecter les garde-fous qui sont mis en place par la CENI. Certainement qu’il y aura des badges à porter, il y aura un certain nombre de dispositifs mis en place… il faudra les respecter.

La HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication) va sûrement sortir un code de bonne conduite dont il faudra maîtriser le contenu pour ne pas se mettre dans la peau du candidat ou se mettre au service de ces candidats pour aller animer leurs meetings et croire que c’est la bonne manière de travailler. Le journaliste doit respecter toutes les dispositions qui sont prises pour faire en sorte qu’il puisse travailler dans les règles de l’art. FIN

Propos recueillis par Ambroisine MEMEDE

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