Pour une couverture responsable des audiences: Les Organisations de la presse, la HAAC et la CVJR signent une charte d’éthique et de déontologie

Les membres de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) se préparent activement pour les prochaines audiences publiques et privées. Pour une couverture responsable de ces audiences, les Organisations de la presse, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et la CVJR ont signé jeudi, une charte d’éthique et de déontologie des médias, a constaté l’Agence Savoir News.

Ce document a été signé à l’issue d’un atelier de réflexion qui a réuni au siège de la CVJR, les responsables de trois parties.

« Les audiences constituent une phase importante, une phase déterminante, une phase capitale de la mission de la CVJR. Je souhaiterais que les journalistes qui auront la chance de pouvoir être associer à la couverture médiatique de ces audiences publiques, puissent le faire avec beaucoup de professionnalisme, avec beaucoup de sérénité, avec l’obligation de réserves et en respectant surtout le règlement intérieur des audiences, tel que cela est prescrit dans la charte d’éthique et de déontologie que nous avons signée », a déclaré à la presse Kokou Tozoun, le président de la HAAC.

Selon lui, la mission de la CVJR «nous lie tous autant que nous sommes togolais. Si cette mission échoue, elle nous condamnera tous, mais si elle réussit, et c’est notre souhait le plus ardent, elle nous affranchira à notre communauté nationale de sortir de sa catalepsie».

« Donc c’est en cela que nul n’a le droit de faire échouer cette mission, moins encore les acteurs et professionnels des médias qui se doivent de bien jouer leur partition », a souligné M.Tozoun.

Pour Mgr Nicodème Barrigah, cette charte est « destinée surtout à baliser le chemin pour une couverture responsable des audiences ».

Les prochaines audiences permettront de donner aux victimes et aux survivants l’occasion de témoigner et d’être entendus et offrent la possibilité de susciter un débat national et de reconnaître officiellement et publiquement les préjudices passés.

Elles constituent, de l’avis de plusieurs observateurs, la phase la plus visible du processus lié à la justice transitionnelle. Non pas seulement parce qu’elles exposent parfois, sur la place publique le face-à-face, parfois tendu entre victimes et auteurs présumés, mais aussi et surtout parce que les audiences sont la phase où la quête de la Vérité est en pleine lumière. Il s’agira de donner la parole aux victimes et faire parler les auteurs qui sont tous présents par consentement, pour reconnaître et réparer le tort vécu par les premiers et pardonner par les seconds.

En plus de la charte d’éthique et de déontologie qui a signée, la CVJR envisage la mise en œuvre d’un ensemble d’actions qui visent à sensibiliser les professionnels des médias, de renforcer leurs capacités professionnelles pour mieux assurer leur responsabilité sociale en vue de susciter leur adhésion et celle de l’opinion publique.

Ainsi, il sera organisé six sessions de formation sous la forme d’ateliers itinérants à Lomé, Kpalimé, Sokodé et Kara du 2 au 16 septembre 2011.

Plusieurs thèmes seront développés au cours de ces ateliers notamment « La phase opérationnelle des audiences dans la justice transitionnelle », « Les audiences à la CVJR : Etat des lieux de l’agenda opérationnel », « Les enjeux des audiences et défis liés à la responsabilité des médias » et « l’Audience judiciaire et audiences publiques CVJR: éléments de comparaison et contraintes ».

Les ateliers aborderont également « La stratégie de mobilisation des médias à l’appui des audiences de la CVJR » et « La chronique judiciaire comme genre professionnel ».

La CVJR espère toucher directement environ 200 professionnels des médias et indirectement les témoins, les victimes et présumés auteurs dont la couverture des témoignages sera mieux assurée et enfin le public de manière générale à travers les retransmissions en direct ou en différé des audiences.

Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels.

Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.

Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.

Le Togo a été secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.

Edem Etonam EKUE

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