Pour donner une nouvelle vision à la filière du coton: Quelque 150 acteurs du secteur en conclave à Lomé pour peaufiner un document d’orientation stratégique, assorti d’une feuille de route (REPORTAGE)

Quelque 150 acteurs du secteur cotonnier du Togo et de la sous-région ont entamé ce jeudi à Lomé deux jours de conclave, rencontre au cours de laquelle ils réfléchiront sur la nouvelle vision à donner à la filière du coton au Togo, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News. La rencontre est financée sur le budget du Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA).

Il s’agira pour les participants à cette rencontre, d’améliorer la réflexion sur les stratégies et les nouvelles orientations proposées par des experts pour le développement de la filière.

Les travaux ont été ouverts par le ministre délégué auprès du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, chargé des infrastructures rurales Gourdigou Kolani – représentant le ministre de l’agriculture – en présence du Représentant de la Banque mondiale au Togo Hervé Assah.

Le représentant de la FAO au Togo Antonio Isaac Monteiro, le Directeur général de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) Kokou Djagni, ainsi que des représentants de l’Association Cotonnière Africaine (ACA) et de l’Association des Producteurs de Coton Africains (AProCA) étaient également présents.

Le coton est une culture stratégique pour l’économie togolaise. Le Coton est le deuxième produit d’exportation du Togo, après le phosphate et le premier produit agricole d’exportation.

En année normale, il occupe directement près de 275.000 producteurs et fait vivre, directement ou non, près de 2,5 millions de personnes sur les 6 millions d’habitants que compte le pays. Il est de ce fait, un important facteur de lutte contre la pauvreté en milieu rural.

En effet, grâce à des actions soutenues de vulgarisation et de conseils techniques, la diffusion des techniques améliorées a rendu la culture cotonnière très attractive pour les producteurs togolais. Pour preuve, la production du coton-graine a évolué de 10 736 tonnes en 1974 à 174 000 tonnes en 2004/2005, après avoir atteint la plus haute performance, 187 703 tonnes en 1998/1999.

En raison d’une série de dysfonctionnements et d’un problème de gouvernance (notamment la mauvaise) au niveau de la Société Togolaise de Coton (SOTOCO) entre 2000 et 2005, la production a considérablement régressé durant les campagnes 2005/2006 et 2006/2007.

Cette situation a poussé les autorités togolaises à dissoudre en janvier 2009 la SOTOCO: d’où la naissance de la NSCT, société d’économie mixte où l’Etat togolais détient 60% des parts, les 40% restant revenant aux producteurs de coton.

Avec un début d’activité très difficile, la Nouvelle Société Cotonnière du Togo a enregistré un résultat déficitaire de plus de 262 millions de F.CFA à fin décembre 2009, avec une production d’environ 28.000 tonnes. Cette production était largement en dessous du niveau de production qui permet d’arriver à une situation d’équilibre. Il faut une production d’au moins 40.000 tonnes pour s’attendre raisonnablement à une marge.

Mais au cours de ces trois dernières campagnes, on a noté une amélioration des résultats grâce notamment aux réformes qui ont été opérées dans la filière, aux actions de communication à l’endroit des producteurs et de renforcement des capacités de leurs organisations, à la rigueur dans la gestion de la NSCT et à l’évolution favorable des cours mondiaux de la fibre.

Pour la campagne 2010/2011, la NSCT a engrangé un bénéfice de 370 millions de F.CFA pour une production de 46.844 tonnes. En 2011/2012, la production est estimée à plus de 79.000 tonnes pour un bénéfice de plus de 976 millions de F.CFA. Pour ce qui concerne la campagne 2012/2013, il est envisagé une production de 95 000 tonnes de coton graine.

Le ministre Gourdigou Kolani a salué ces différentes performances, affirmant que la filière cotonnière connaît une « embellie » liée aux différentes réformes, après plusieurs de crise.

« Face à ces nouveaux challenges, le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, entendent nous accompagner dans la poursuite des réformes dans ce secteur », a-t-il souligné.

Il a invité les participants à cette rencontre à faire un diagnostic, sans complaisance, un état des lieux exhaustif de la filière coton, pour en évaluer ses potentiels et faiblesses.

« Nous souhaiterions que cette rencontre soit une opportunité à tous les acteurs du secteur du coton, afin de réfléchir et d’accompagner le gouvernement dans sa vision », a pour sa part indiqué Hervé Assah.

A l’horizon 2022, le Togo entend atteindre une production annuelle de 200.000 tonnes de coton.

La rencontre se déroule en plénière et en commission. Les participants écouteront deux grands exposés sur « les grandes lignes du projet de document d’orientation stratégique » et « les principes directeurs des orientations stratégiques »

A la fin des assises, un document d’orientation stratégique de la filière coton assortie d’une feuille de route de mise en œuvre des mesures définies sera adopté. FIN

Junior AUREL

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