Politique: M.Robert Dussey fait le bilan de ses 12 mois à la tête de la diplomatie togolaise (Interview exclusive)

18 septembre 2013 – 18 septembre 2014 : Déjà un an pour M.Robert Dussey à la tête du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Dans une interview exclusive à l’Agence Savoir News, le chef de la diplomatie togolaise fait le bilan de ses douze mois à la tête de son département.

Savoir News : M.Robert Dussey. Comment se porte aujourd’hui la diplomatie togolaise, après 12 mois à la tête de ce département ?

Robert Dussey :

Je voudrais avant toute chose vous remercier pour cette occasion que vous me prêtez pour remercier le Chef de l’Etat son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, d’abord, pour la confiance de ma nomination dont vous faites allusion, ensuite pour sa disponibilité et l’intérêt particulier qu’il a toujours accordé à mon département.

Cette implication personnelle du Président de la République, le suivi permanent de notre feuille de route au niveau du gouvernement et surtout l’appropriation de la diplomatie efficiente par l’ensemble du personnel du ministère ont constitué une force qui a boosté le dynamisme de la diplomatie togolaise. Mais il faut relever, que cette nouvelle donne est la continuité des actions menées depuis 2005.

A cet effet, je peux vous garantir que la diplomatie togolaise se porte bien et ira mieux encore pour le rayonnement de notre cher pays le Togo, car elle demeure la préoccupation du Chef de l’Etat.

Q : Quel bilan pouvez-vous dresser de vos 12 mois à la tête du ministère ?

R : L’action diplomatique est le fruit de plusieurs acteurs dont je viens de citer plus haut. Mais puisque vous insistez sur la période de ma prise de fonction et donc sur ma contribution, je voudrais vous dire qu’on ne peut s’apprécier soi-même.

Toutefois, les résultats enregistrés dans le cadre de la diplomatie économique, de la coopération, de la présence effective et participative du Togo aux différentes rencontres internationales, les aménagements internes et externes de nos services techniques et la prise en compte réelle de la diaspora dans notre agenda sont, entre autres, quelques éléments d’appréciation de ce bilan annuel.

Q : Selon vous, qu’est-ce qui a réellement changé dans la machine de la diplomatie togolaise, entre septembre 2013 et septembre 2014 ? (Quelques exemples concrets)

R :

Sur le plan de la représentation, on peut noter l’élargissement de la couverture géographique de la diplomatie et la nomination des ambassadeurs : un renforcement en cours de nos missions diplomatiques tout comme la centrale en ressources matérielles et humaines selon les moyens de l’Etat. Il faut également noter la redynamisation ou la création, selon les pays, des cellules économiques dans nos ambassades.

Dans le cadre de la diplomatie économique au service du développement et du partenariat secteur public/secteur privé, des voyages de coopération et de prospection ont été effectués avec des délégations mixtes composées des fonctionnaires de l’Etat et des opérateurs économiques.

Pour une meilleure visibilité de l’action gouvernementale et de la diplomatie, nous avons mis l’accent particulier sur la communication avec le lancement du magazine trimestrielle d’analyse et de réflexion DIPLOMAG-TOGO. Le site internet du ministère est activé et comporte la plateforme de placement et de promotion des togolais dans les organisations et institutions internationales.

Signalons que le dynamisme de ce site et les informations utiles qu’on y diffuse a été reconnu à l’échelle internationale et lui a déjà valu une récompense du deuxième prix, Argent au Nations-Unies sur l’ensemble des sites des Présidences, des primatures et des Ministères des Affaires Etrangères des pays de l’Afrique Francophone.

Par rapport à la diaspora, il faut noter l’organisation des premières assises nationales sur la mobilisation des compétences de la diaspora pour le renforcement des capacités au Togo. On retient également qu’en prélude à ces assises, des missions de prospection, de sensibilisation et de mobilisation de la diaspora ont été effectuées en Afrique, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique.

Suite à ces missions, les assises par zones géographiques ont eu lieu à Paris pour la zone Europe, à Montréal pour la zone Amérique du Nord et à Lomé pour la zone Afrique. Ces assises ont été l’occasion pour nos compatriotes de l’extérieur de faire des recommandations à l’endroit du Gouvernement qui ont abouti à l’exemption des visas aux compatriotes détenteurs de passeports étrangers et les facilités d’investissement au pays.

Des formations techniques, diplomatiques et en langues étrangères des cadres du ministère se poursuivent et biens d’autres actions sont en perspectives.

Q : Selon un journal, vous auriez +militarisé+ nos ambassades. Que répondez-vous ?

R :

Depuis plus d’une année, le gouvernement, sur instruction du Président de la République, est en train d’installer des kits de fabrication des passeports dans chacune de nos ambassades afin d’aider nos compatriotes vivant à l’étranger de se procurer des passeports et autres documents consulaires sans attendre six mois ou plus.

Ces machines sont déjà installées dans certaines chancelleries nécessitant que des agents de sécurité bien formés puissent être déployés pour leur utilisation. C’est ce que nous avons fait.

Il s’agit en effet, des représentants du ministère de la sécurité et de la protection civile mis à la disposition des ambassades, chargés soit de procurer ou de renouveler des passeports à nos compatriotes de la diaspora dans les différents pays soit de délivrer les visas aux étrangers qui désirent venir au Togo.

Il s’agit également des attachés militaires et de sécurité comme vous pouvez le constatez dans certaines missions accréditées au Togo. Mais comme nos moyens sont limités, nous nous en tenons à cet aspect pratique et d’intérêt direct pour nos compatriotes résidants à l’étranger.

Q : Le Togo s’apprêterait à organiser en octobre 2015, un sommet des chefs d’Etat de l’UA sur la sécurité maritime. Pourquoi le choix du Togo ? Et comment se prépare cette rencontre ?

R : Le choix du Togo s’explique d’abord par le fait que notre pays avait inscrit, à l’ordre du jour de la 23ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA), tenue à Malabo (Guinée Equatoriale), le point sur la piraterie maritime.

Cette proposition a été très favorablement accueillie par la Conférence, qui a perçu la proposition togolaise comme étant le premier acte concret entrant dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision sur la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050). Le choix a été donc porté sur le Togo d’abriter ce Sommet.

Ensuite, il faut souligner que la sécurité maritime et le développement est au cœur des préoccupations actuelles du Président de la République.

En effet, notre pays est préoccupé par les fléaux de l’insécurité maritime, notamment la piraterie, le trafic des stupéfiants, le trafic des migrants, la pêche illicite, la pollution marine, ainsi que tous les autres actes criminels commis en mer.

Ceux-ci (les fléaux) constituent de lourdes menaces pour la sécurité et le développement des États riverains ainsi que ceux sans littoral.

La Communauté internationale s’étant engagée, depuis quelques années, dans un combat contre la piraterie maritime, l’objectif pour notre pays, à travers cette conférence continentale, est de réunir toutes les parties prenantes autour d’une même table pour réfléchir ensemble sur les causes profondes de ces fléaux et les voies et moyens d’y mettre fin de façon durable.

Puisqu’il s’agit d’une première en Afrique, nous voulons mettre tous les moyens nécessaires pour le succès de cette rencontre de haut niveau qui engage tout le pays. Il faut se prendre tôt et nous pouvons affirmer déjà que le Sommet se prépare bien.

Un Comité national d’organisation comprenant une vingtaine de structures étatiques et des départements ministériels a été créé par arrêté sous la direction de mon département. Des réunions se tiennent régulièrement à mon cabinet et plusieurs sous-commissions et un comité scientifique sont également déjà à pied d’œuvre afin de conduire à bien les préparatifs.

C’est dans ce cadre que nous avons lancé un appel d’offre pour le recrutement des togolais experts dans le domaine maritime, en vue de renforcer les capacités des différentes commissions et surtout d’enrichir les thématiques pour des perspectives pertinentes et efficaces. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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