Office Togolais des Recettes: Passation de service vendredi et présentation des différents commissaires, la machine progressivement en marche pour une « réforme révolutionnaire » (PAPIER D’ANGLE)

Tous les ingrédients sont à présents mis en place pour le démarrage des activités de l’Office Togolais des Recettes (OTR), structure qui intègre désormais les directions générales des douanes et des impôts au sein d’une entité unique. C’est un établissement public à caractère administratif, doté d’une autonomie de gestion administrative et financière.

Après les différentes nominations, place vendredi à la cérémonie de passation de services et la présentation des responsables appelés à animer cet office. La cérémonie a été présidée par le ministre des finances et de l’économie Adji Otèth Ayassor.

Mme Ataféinam Ingrid Awadé, ex-directrice des impôts a passé le témoin à M.Adoyi Esso-wavana, actuel commissaire des impôts. Adedze Kodjo (ex-directeur des douanes) devient le commissaire des douanes et des droits directs à l’office. Kokou Bad Tchodié occupe le poste de commissaire des services généraux.

Tous les commissaires, ainsi que le commissaire général Henry Byakaperi sont tous recrutés à l’issue d’un appel à candidature. Tous les commissaires présents à la cérémonie ont promis tout mettre en œuvre pour relever le défis: collecter plus efficacement les ressources fiscales et douanières du Togo, en vue d’une bonne gestion.

« Nous devons pour l’essentiel, assurer la sécurisation des recettes enclenchée depuis deux ans déjà, poursuivre les chantiers de réformes et de modernisation en cours en vue de garantir à nos services douaniers, une plus grande performance », a promis Adedze Kodjo.

« Nous sommes conscients des défis à relever par l’OTR et je pus vous rassurer que nous pouvons faire face ensemble à ces défis pour obtenir des résultats positifs », a pour sa part affirmé Henry Byakaperi, appelant à une « franche collaboration » pour la réussite de leur mission.

Selon le ministre des finances, l’un des objectifs de l’OTR, c’est de faire en sorte qu’on mette en place «un système fiscal fiable, un système fiscal qui attire les contribuables, un système fiscal simplifié qui permet au contribuable non pas de fuir, mais de venir vers le fisc (…) Nous voulons que le secteur formel devienne plus important que le secteur informel ».

En novembre dernier, lors de la présentation de l’office aux journalistes, Adji Otèth Ayassor avait déclaré : « l’OTR est une réforme osée et révolutionnaire. Le processus de sa mise en place est une réforme novatrice qui se situe dans le cadre de la deuxième génération des réformes engagées depuis pratiquement cinq ans pour l’amélioration de la gouvernance et la relance de l’économie au Togo ».

« Il est prouvé que l’office, tel qu’il est présenté aujourd’hui, est le meilleur pour tous, pour limiter de manière remarquable les opportunités de fraudes. Partout où nous sommes passés, l’office est perçu comme le plus performant contre la corruption, car l’argent liquide ne circulera plus. Ce sont des paiements électroniques qui seront adoptés », avait-il indiqué, soulignant que « le Togo ne veut plus se contenter des appuis budgétaires ».

« Nous ne voulons plus tendre la main, il y a des niches fiscales dans notre pays. Si nous pouvons mettre en place un système qui attire le secteur informel vers le formel, nous arriverons à mobiliser les fonds », avait martelé le ministre.

Mais la mise en place de l’OTR suscite depuis plusieurs mois, de vives polémiques au sein de la population et surtout de la presse togolaise.

Dans sa parution de vendredi, le bi-hebdomadaire Le Correcteur estime que le pouvoir en place « devait faire le bilan de la gestion des douanes et des impôts, ressortir les défaillances et malversations ainsi que leurs auteurs qui devaient répondre de leurs actes ».

L’hebdomadaire Perroquet voit déjà de son côté, des « dégâts collatéraux en perspective », des agents de la douane et des impôts étant menacés de chômage: « Même à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), les étudiants ne sont pas épargnés ».

Pour Waraa Les Vainqueurs, « refuser que l’OTR se mette à l’œuvre, relève d’une mauvaise foi », car « il n’est pas responsable de s’arc-bouter uniquement aux privilèges que l’on tire personnellement de sa position actuelle pour chercher à saboter un projet porteur d’espoir pour toute une nation ». FIN

En Photo: Henry Byakaperi

Edem Etonam EKUE

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